L’armée des États-Unis a promis le 16 avril de libérer le photographe Bilal Hussein, d’Associated Press (AP), détenu sans jugement depuis deux ans en raison de ses liens allégués avec les insurgés, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Human Rights Watch, Reporters sans frontières (RSF) et AP. La semaine […]
L’armée des États-Unis a promis le 16 avril de libérer le photographe Bilal Hussein, d’Associated Press (AP), détenu sans jugement depuis deux ans en raison de ses liens allégués avec les insurgés, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Human Rights Watch, Reporters sans frontières (RSF) et AP.
La semaine dernière, un comité judiciaire irakien a rejeté toutes les allégations criminelles contre Hussein et ordonné sa remise en liberté par l’armée américaine. Selon Associated Press, l’armée américaine a accepté de le libérer après avoir confirmé la décision du comité irakien d’accorder l’amnistie à Hussein aux termes d’une nouvelle loi d’amnistie, qui abandonne les procédures judiciaires mais ne détermine ni l’innocence ni la culpabilité.
Hussein – qui était détenu depuis le 12 avril 2006 – n’a jamais subi de procès et n’a comparu qu’un seul jour devant un tribunal.
« La détention de Bilal Hussein constitue une terrible injustice, et nous sommes soulagés que son épreuve puisse enfin trouver une conclusion », dit le CPJ.
Le président d’Associated Press, Tom Curley, s’est lui aussi dit soulagé. « Le moment venu, nous allons célébrer la libération de Bilal. Pour le moment, nous le voulons sain et sauf dans sa famille. Même s’il se peut que nous ne rencontrions jamais l’armée américaine à propos de cette affaire, le temps est venu pour nous tous de passer à autre chose », a ajouté Curley.
En décembre 2004, Hussein, lauréat du prix Pulitzer de la photographie, originaire d’Irak, et deux autres journalistes, ont été interceptés par des individus en armes, puis emmenés à la pointe du fusil pour photographier un cadavre, sur lequel se tenaient des insurgés en armes. Pendant toute sa détention, Hussein a protesté de son innocence et affirmé ne faire que son travail de journaliste dans une zone de guerre.
Des responsables de l’armée américaine soutiennent qu’un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies les autorise à détenir en Irak toute personne réputée constituer un risque pour la sécurité de l’État, même si un tribunal irakien a ordonné la remise en liberté du prisonnier. Le mandat arrive à échéance cette année.
Hussein figure parmi plusieurs journalistes détenus sans jugement par l’armée américaine. Le caméraman d’Al Jazirah Sami al-Haj est détenu à la base de Guantánamo, à Cuba, après avoir été arrêté et détenu au Pakistan en décembre 2001. Jawed Ahmad, journaliste à la chaîne de télévision canadienne CTV, est détenu à la base aérienne de Bagram, en Afghanistan, depuis octobre 2007. Un grand nombre des 23 000 détenus par l’armée américaine en Irak ne sont accusés de rien, mais ils demeurent en prison parce que l’on croit qu’ils représentent un risque pour la sécurité de l’État.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/6c33au
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/6z9bg4
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26600
– Site d’AP sur Hussein : http://www.ap.org/bilalhussein
(15 avril 2008)