Le Centre du journalisme indépendant (IJC) du Nigéria, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) rapportent que le président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, a déposé des accusations de diffamation pénale contre le journaliste Nnamdi Onyenua. Celui-ci, rédacteur en chef du magazine hebdomadaire « Glamour Trends », de Lagos, a été […]
Le Centre du journalisme indépendant (IJC) du Nigéria, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) rapportent que le président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, a déposé des accusations de diffamation pénale contre le journaliste Nnamdi Onyenua. Celui-ci, rédacteur en chef du magazine hebdomadaire « Glamour Trends », de Lagos, a été arrêté le 8 juin. Les accusations qui pèsent contre lui font suite à un article intitulé « Ce qui se cache derrière les voyages dâObasanjo », paru dans le numéro du 6 juin. Selon le CPJ, lâarticle affirmait que le président aurait reçu un million de dollars américains en allocations pour chacun de ses voyages à lâétranger, et quâil aurait ainsi accumulé 58 millions de dollars en un peu plus de deux ans. Onyenua a été détenu sans accusations pendant plus de onze jours, en contravention de la loi, remarque le CPJ. Ce nâest que le 19 juin quâil a été accusé dâavoir publié de fausses nouvelles et dâavoir diffamé le président. Il a été libéré sous caution le ou vers le 21 juin.
« Alors que la presse du Nigéria, si dynamique, est de nouveau en mesure de couvrir les grandes questions politiques et économiques à lâordre du jour du gouvernement, dit le CPJ, les journalistes se heurtent toujours à des restrictions juridiques et, occasionnellement, à de lâhostilité ». Lâorganisation fait remarquer quâen dépit des garanties constitutionnelles de liberté de la presse, des lois très rigoureuses sur la diffamation pénale sont toujours en vigueur. Il est toujours possible dâincarcérer des éditeurs pendant des périodes qui vont jusquâà trois ans et dâimposer des amendes substantielles pour défaut de sâinscrire au nouveau Conseil de presse, créé par le gouvernement. LâAMJ et le CPJ exigent lâabrogation des lois du pays sur la diffamation pénale.
Entre-temps, lâIJC rapporte dans le numéro du 11 juin du « Media Monitor » que lâassemblée législative du Nigéria a promis dâabroger « toutes les lois délétères qui entravent la liberté de la presse dans le pays ». Lors des festivités qui ont marqué le 75e anniversaire du quotidien « Daily Times », le président de la Chambre des Représentants, Ghali Umar Naâabba, a déclaré que le Comité de la Chambre sur les affaires judiciaires et les droits de la personne déterminerait quelles sont les lois qui entrent en contradiction avec lâesprit de la Constitution et procéderait à leur abrogation. Le président a aussi promis que la Chambre des Représentants adopterait avant la fin de lâannée une Loi dâaccès à lâinformation afin de libéraliser les conditions dâexistence des médias.