Le président Ilham Aliyev n’a pas accordé de pardon aux sept journalistes incarcérés en Azerbaïdjan comme on le prévoyait à l’occasion de la Journée nationale de la presse, le 22 juillet. En dépit de nombreuses protestations de la part de groupes de défense des droits de la personne et des appels à la Commission des […]
Le président Ilham Aliyev n’a pas accordé de pardon aux sept journalistes incarcérés en Azerbaïdjan comme on le prévoyait à l’occasion de la Journée nationale de la presse, le 22 juillet.
En dépit de nombreuses protestations de la part de groupes de défense des droits de la personne et des appels à la Commission des pardons d’État adressés par des membres des familles des journalistes, le Conseil de presse, l’Ombudsman et le Groupe de travail des prisonniers politiques, les sept journalistes emprisonnés n’ont pas été libérés.
Il s’agit de : Sakit Zahidov, Eynulla Fatullayev, Rafig Tagi, Samir Sadagetoglu, Faramez Allahverdiyev (Novruzoglu), Rovshan Kebirli et Yashar Agazadeh.
« L’emprisonnement de ces sept journalistes endommage gravement la réputation de l’Azerbaïdjan tandis que le pays se prépare aux élections présidentielles de l’an prochain », dit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
D’après un haut responsable du gouvernement, le président Aliyev est en vacances et aucune décision ne serait prise sur le pardon à accorder avant son retour. Ce même haut responsable a aussi fait remarquer que les journalistes eux-mêmes n’ont formulé aucune demande de pardon et n’ont donc pas encore admis leur « culpabilité ».
Un journaliste incarcéré a entrepris une grève de la faim et s’est cousu la bouche pour protester contre son emprisonnement. Faramez Allahverdiyev, de l’hebdomadaire « Nota Bene », a été reconnu coupable de diffamation le 30 janvier et condamné à deux ans et demi de prison pour des articles qu’il a écrits sur la corruption au ministère de l’Intérieur. Selon l’Institut pour la liberté et la sûreté des reporters (Institute for Reporter Freedom and Safety, IRFS), Allahverdiyev tente aussi de rejeter sa citoyenneté et souhaite obtenir l’asile en Israël.
Un marathon de « solidarité », organisé par l’IRFS pour obtenir des fonds au bénéfice des familles des journalistes incarcérés, a recueilli 2 265 $ US.
Lors d’une visite en Azerbaïdjan les 16 et 17 juillet pour tenter d’obtenir la libération des journalistes, le directeur exécutif de Human Rights Watch, Kenneth Roth a recommandé un moratoire sur d’éventuelles poursuites pénales contre des journalistes. « Le président Aliyev jouit à l’heure actuelle d’une force politique et d’une popularité sans précédent », a déclaré Roth. « Mais les gouvernements forts ne jettent pas les journalistes en prison. Les gouvernements forts n’ont pas recours aux lois pénales pour empêcher les gens d’entendre ce que les journalistes ont à dire. »
L’IRFS demande aux membres de la communauté locale et internationale de faire parvenir à Aliyev des appels à la libération des journalistes. Acheminez votre appel par télécopieur à : +994 12 492 0625, ou par courriel à : president@gov.az ou à office@apparat.gov.az
Selon le CPJ, l’Azerbaïdjan est le principal geôlier de journalistes de la région et l’un des dix pays du monde où la liberté de la presse régresse le plus. Le président Aliyev figure sur la liste des « prédateurs de la liberté de la presse » dressée par RSF pour 2007.
Consulter les sites suivants :
– Pour plus de précisions sur les sept journalistes, y compris leurs biographies, communiquer par courriel avec l’IRFS à : irfs.az@gmail.com
– CPJ : http://tinyurl.com/ynrpyd
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23003
– Human Rights Watch, à propos de Azerbaïdjan : http://tinyurl.com/2gfuz9
– « Ceux qui régressent », selon le CPJ : http://www.cpj.org/backsliders/index.html
– « Les prédateurs de la liberté de la presse », de RSF : http://tinyurl.com/2deklk
(24 juillet 2007)