En dépit d’une campagne nationale et internationale concertée, incluant une lettre signée par 28 groupes membres de l’IFEX, le président du Kenya, Mwai Kibaki, a ratifié un projet de loi controversé sur les médias, qui impose de nouvelles restrictions à la presse, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF) et d’autres groupes membres de […]
En dépit d’une campagne nationale et internationale concertée, incluant une lettre signée par 28 groupes membres de l’IFEX, le président du Kenya, Mwai Kibaki, a ratifié un projet de loi controversé sur les médias, qui impose de nouvelles restrictions à la presse, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
« Voici un important pas en arrière dans l’histoire de la liberté de la presse au Kenya », dit RSF. « Pendant des semaines nous nous sommes joints aux journalistes kenyans pour dénoncer le caractère réactionnaire et répressif de ce projet de loi. Nous ne comprenons pas la décision du président Kibaki, qui aura pour effet de saper gravement les libertés civiles dans son pays. »
« J’ai ratifié le projet de loi », a annoncé le président Kibaki dans une déclaration rendue publique le 2 janvier. « Je tiens à réitérer l’engagement de mon gouvernement envers les idéaux de liberté de la presse et de démocratie et à assurer les médias et le public en général que nous n’allons pas revenir en arrière et abolir les gains réalisés à cet égard. »
« Je tiens cependant à inviter les médias à reconnaître que la liberté doit aller de pair avec la responsabilité. Même si la liberté de la presse constitue un pilier essentiel de la démocratie, c’est un droit qui comporte des obligations et des responsabilités spéciales », a-t-il ajouté.
Le projet de loi (modification) de 2008 sur les Communications au Kenya prévoit de lourdes amendes et des peines de prison pour les délits de presse. Il donne en outre aux ministères de l’Information et de la Sécurité intérieure le pouvoir d’émettre des permis de radiodiffusion et de contrôler la production et le contenu des émissions d’informations, ainsi que des pouvoirs de recherche et de surveillance.
Des dizaines de protestataires et de journalistes ont été arrêtés le 12 décembre lors d’une manifestation organisée pour dénoncer le projet de loi.
Le propre parti du premier ministre Raila Odinga, qui a formé un gouvernement de coalition avec le mouvement du président Kibaki, a déclaré le 13 décembre qu’il contesterait la loi devant les tribunaux si Kibaki ratifiait le projet de loi. Le Forum des rédacteurs, auquel appartient le Media Institute, qui est aussi membre de l’IFEX, menace également d’aller devant les tribunaux.
Consulter les sites web suivants :
– RSF : http://ifex.org/fr/content/view/full/99588/
– Media Institute : http://eastafricapress.net/
– Lettre conjointe de l’IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/99498/
– « Communiqué de l’IFEX » à propos de l’adoption du projet de loi au Parlement : http://ifex.org/fr/content/view/full/99481/
(7 janvier 2008)