Le régime du général Pervez Musharraf invoque très fréquemment les lois controversées sur le blasphème pour restreindre la liberté de la presse, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Le dernier incident en date sâest produit la semaine dernière lorsque […]
Le régime du général Pervez Musharraf invoque très fréquemment les lois controversées sur le blasphème pour restreindre la liberté de la presse, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Le dernier incident en date sâest produit la semaine dernière lorsque les autorités ont ordonné à la revue américaine âNewsweekâ de censurer un article de son numéro du 3 septembre 2001 après que celle-ci eut publié un reportage sur la controverse entourant un professeur qui encourt la peine de mort pour avoir proféré des blasphèmes, dit le CPJ.
Le 1er septembre, des représentants du service de presse du ministère de lâInformation (PID) ont indiqué à âLiberty Booksâ, le distributeur local de la revue, quâil ne serait pas autorisé à distribuer les exemplaires tant quâil ne retirerait pas lâarticle en question. Selon RSF, le ministère a jugé âle contenu de lâarticle contestable et susceptible dâengendrer la violenceâ. Le PID ajoute que âla décision a été prise dans lâintérêt publicâ et que âle magazine lui-même nâavait pas été interditâ.
Dâaprès le CPJ, lâarticle, intitulé âTalking is Dangerousâ [Il est dangereux de parler], portait sur les poursuites judiciaires intentées contre Younus Sheikh, accusé dâavoir insulté le prophète de lâIslam devant ses étudiants. RSF ajoute pour sa part que Younus avait apparemment déclaré à ses étudiants que le prophète Mahomet nâétait devenu musulman quâà lââge de quarante ans. âPar la censure dâun article qui braque les projecteurs sur les menaces à la liberté dâexpression au Pakistan, dit le CPJ, les autorités ne font que renforcer la réputation dâintolérance de leur pays.â
Le CPJ souligne quâun peu plus tôt cette année, on a invoqué à deux reprises les lois sur le blasphème pour fermer des journaux locaux. Ainsi, le 3 juin dernier, des fonctionnaires de la ville dâAbbottabad ont fermé les bureaux du quotidien âMohassibâ après la parution dâun article où le journal apparaissait en désaccord avec certains théologiens qui affirment, entre autres, que les seuls bons musulmans sont ceux qui portent la barbe. Le 29 janvier, les bureaux du quotidien âFrontier Postâ à Peshawar ont été fermés et cinq journalistes arrêtés après la publication, rapporte le CPJ, dâune lettre dont le contenu a été jugé âinsultantâ envers le prophète Mahomet. La censure de lâhebdomadaire âNewsweekâ est la première dâune publication étrangère depuis lâarrivée au pouvoir du général Pervez Musharraf. Lâarticle est accessible intégralement à www.msnbc.com/news/619511.asp?cp1=1. »>http://www.msnbc.com/news/619511.asp?cp1=1″>www.msnbc.com/news/619511.asp?cp1=1.
Pour plus de précisions, consulter www.rsf.fr, www.cpj.org et www.wan-press.org.