Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte quâun tribunal spécial créé par les Nations Unies a reconnu les membres dâun groupe de miliciens appuyés par lâarmée coupables des assassinats du journaliste Agus Muliawan et de plusieurs bénévoles religieux et travailleurs de lâaide internationale, ce qui constitue la première poursuite réussie pour crimes contre […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte quâun tribunal spécial créé par les Nations Unies a reconnu les membres dâun groupe de miliciens appuyés par lâarmée coupables des assassinats du journaliste Agus Muliawan et de plusieurs bénévoles religieux et travailleurs de lâaide internationale, ce qui constitue la première poursuite réussie pour crimes contre lâhumanité au Timor oriental. Le 11 décembre, le âSpecial Panel for Serious Crimes of the District Court in Diliâ [Groupe spécial de la cour de district de Dili sur les crimes graves] a déclaré sept membres de lâÃquipe Alfa coupables du meurtre dâAgus Muliawan et du groupe de religieuses, de prêtres et de travailleurs de lâaide internationale avec lequel celui ci se déplaçait.
Ces personnes ont toutes été assassinées le 25 septembre 1999 dans une embuscade tendue par des membres de lâÃquipe Alfa contre lâautocar à un barrage routier près de Los Palos, rapporte le CPJ, qui précise quâau moment de son assassinat, Muliawan, qui était reporter pour lâagence de nouvelles Asia Press International de Tokyo, tournait un documentaire sur le groupe rebelle indépendantiste âFalintilâ. Il était bien connu que lâÃquipe Alfa avait lâappui de lâarmée indonésienne.
Dans son jugement, le tribunal déclare que âdes hommes armés soutenus par les autorités indonésiennes et visant la population civileâ portent la responsabilité de la commission dâattaques nombreuses et systématiques contre la population â que lâAutorité transitoire des Nations Unies au Timor oriental décrit comme un âcrime contre lâhumanitéâ, rappelle le CPJ. Les Nations Unies estiment que plus de 1 000 personnes ont été tuées dans lâexplosion de violence qui a suivi le vote du 30 août 1999 sur lâindépendance.
Le CPJ espère que cette affaire catalysera les efforts pour poursuivre les auteurs du meurtre du journaliste hollandais Sander Thoenes, tué à Dili quelques jours avant Muliawan. Selon le CPJ, il existe des âpreuves substantiellesâ que Thoenes a été assassiné par des éléments du 745e bataillon de lâarmée indonésienne. Depuis sa mort, personne nâa été traîné devant les tribunaux [voir les âCommuniquésâ #8-44 et #8-37 de lâIFEX]. Pour de plus amples renseignements, voir à www.cpj.org. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=5%20R%E9compenses&volume=8&issue_no=44&lng=francais#1285″>#8-44 et #8-37 de lâIFEX]. Pour de plus amples renseignements, voir %26#224; www.cpj.org.
Le âWashington Postâ rapporte entre temps quâun groupe de recherche sans but lucratif, le National Security Archive, a réussi, grâce à la Loi américaine sur lâaccès à lâinformation, à obtenir des documents tenus secrets jusque là sur le rôle des Ãtats Unis dans lâinvasion du Timor oriental par lâIndonésie en 1975. Les documents déclassifiés montrent, dit le âWashington Postâ, que lâancien président Gerald Ford et le Secrétaire dâÃtat Henry Kissinger âont donné le feu vertâ au président de lâIndonésie de lâépoque, Suharto, pour quâil envahisse le Timor oriental.
Les documents révèlent que Ford et Kissinger ont rencontré le président de lâIndonésie de lâépoque le 6 décembre, veille du début de lâinvasion, et quâils ont donné lâassurance quâils ne sâopposeraient pas à son plan dâenvoi de troupes au Timor oriental. Pour voir les documents déclassifiés, aller à www.gwu.edu/~nsarchiv.