Rebondissement troublant la semaine dernière : la Cour spéciale du Yémen sur le terrorisme a confirmé la peine de six ans de prison imposée au journaliste Abdul Karim al-Khaiwani, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’Association […]
Rebondissement troublant la semaine dernière : la Cour spéciale du Yémen sur le terrorisme a confirmé la peine de six ans de prison imposée au journaliste Abdul Karim al-Khaiwani, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’Association mondiale des journaux (AMJ). Le journaliste avait reçu un pardon du président en septembre 2008.
Al-Khaiwani a été arrêté en juillet 2007 et condamné en juin 2008 à six ans de prison pour avoir soutenu un présumé groupe terroriste dans la province septentrionale de Sa’ada.
Il avait bénéficié d’un pardon trois mois plus tard, et il avait reçu du ministre de la Justice et d’autres fonctionnaires judiciaires des assurances formelles que son dossier avait été fermé.
Selon la FIJ, la poursuite n’avait réussi à établir aucun lien direct entre al-Khaiwani et des groupes armés au Yémen. La preuve contre lui ne comprenait que du matériel journalistique, comme des photos des forces rebelles et des notes concernant une entrevue avec un dirigeant rebelle.
D’après les membres de l’IFEX, al-Khaiwani n’avait reçu aucune sommation à comparaître le 26 janvier devant la Cour spéciale sur le terrorisme, ni d’avis l’informant que son procès avait commencé.
Al-Khaiwani, qui est rédacteur en chef du site web d’opposition al-Shoura.net, est ciblé de manière répétée à cause de son travail. Depuis quinze ans qu’il travaille comme journaliste, il a été enlevé et emprisonné, son site web a été bloqué et sa famille menacée. L’an dernier, on l’a empêché de se rendre à Londres pour recevoir une prestigieuse récompense d’Amnistie Internationale pour la défense des droits de la personne dans les médias.
Les membres de l’IFEX et des responsables de la défense des droits de la personne maintiennent que la poursuite contre al-Khaiwani est une vengeance liée à ses critiques du gouvernement et du président. Son cas a attiré une grande attention internationale et une couverture médiatique mondiale, tandis que des milliers de personnes ont fait parvenir des lettres aux responsables yéménites durant le mois qui a suivi sa condamnation, en juin 2008. Vingt-sept groupes membres de l’IFEX ont signé en août une action conjointe dénonçant la peine de prison infligée à al-Khaiwani et la détérioration de la situation de la libre expression dans son pays.
Al-Khaiwani est libre pour le moment, mais on ne sait pas clairement ce qui pourrait arriver; les membres de l’IFEX craignent cependant que cette dernière décision judiciaire servira de prétexte aux autorités pour restreindre son droit à se déplacer et à travailler. Les membres de l’IFEX demandent le rétablissement du pardon et l’abandon de tous les chefs d’accusation portés contre lui.
Consulter les sites suivants :
– ANHRI : http://ifex.org/en/content/view/full/100406
– FIJ : http://tinyurl.com/blh838
– AMJ : http://tinyurl.com/dfl8wb
– Action conjointe de membres de l’IFEX : http://tinyurl.com/afjkt7
– Page de l’IFEX sur le Yémen : http://tinyurl.com/bq8a2b
(4 février 2009)