La récente décision du tribunal argentin qui a condamné huit personnes à la prison à vie pour le meurtre du photojournaliste Jose Luis Cabezas constitue une grande victoire pour la liberté dâexpression, et porte un dur coup à lâimpunité en Amérique. Câest ce que soutient la Société interaméricaine de la presse (SIP), dont le président, […]
La récente décision du tribunal argentin qui a condamné huit personnes à la prison à vie pour le meurtre du photojournaliste Jose Luis Cabezas constitue une grande victoire pour la liberté dâexpression, et porte un dur coup à lâimpunité en Amérique. Câest ce que soutient la Société interaméricaine de la presse (SIP), dont le président, Tony Pederson, a déclaré : âil nous pèse de savoir que cela ne ramènera pas Cabezas, mais ce verdict constitue un précédent important en Amérique et fait passer le message quâil est possible de vaincre lâimpunitéâ. Cabezas est mort assassiné le 25 janvier 1997. La SIP soutient que le verdict doit servir à soutenir la lutte en faveur des âgaranties et du respect de la sécurité des journalistes, de la fin du terrorisme exercé contre la presse, de la disparition des assassins, de la fin de lâimpunité et du triomphe de la liberté de la presseâ.
Entre-temps, lâAssociation pour la défense du journalisme indépendant en Argentine (Periodistas), rapporte que le gouvernement argentin envisage dâadopter certaines propositions qui feraient de lâArgentine le premier pays dâAmérique latine à âdécriminaliser la diffamation des fonctionnaires de lâÃtatâ. Le parti au pouvoir a transmis récemment au Congrès, pour étude, la proposition formulée par Periodistas, selon laquelle les fonctionnaires de lâÃtat qui sâestiment lésés peuvent toujours demander réparation, mais devant un tribunal civil et non pénal. Dâaprès Periodistas, lâacceptation de la proposition signifierait âque lâon ne pourra plus menacer les gens de perdre leur droit à la liberté dâexpression et dâinformation en raison de lâintérêt publicâ. Si elle était adoptée, cette modification au code pénal accélérerait le règlement des cas des fonctionnaires et des journalistes.
La décision a été prise par le gouvernement argentin un an après que Periodistas eut présenté une condamnation formelle de ce même gouvernement pour les nombreuses violations de la liberté dâexpression devant la Commission interaméricaine des droits de lâhomme (IACHR), par lâentremise du rapporteur spécial de lâOEA pour la liberté dâexpression, Santiago Canton. LâIACHR sâest réunie en octobre dernier, ce qui a entraîné lâacceptation par le gouvernement de la suggestion de Periodistas, que les autorités nationales âdevraient entreprendre une réforme des codes civil et pénal selon les paramètres proposésâ par Periodistas.