À la suite d’une rencontre avec des représentants de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la libertad de prensa, FLIP), le Vice-président de la Colombie, Francisco Santos, a annoncé la création d’un groupe de travail chargé d’accélérer les enquêtes sur les attaques et les menaces dirigées contre les journalistes dans le […]
À la suite d’une rencontre avec des représentants de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la libertad de prensa, FLIP), le Vice-président de la Colombie, Francisco Santos, a annoncé la création d’un groupe de travail chargé d’accélérer les enquêtes sur les attaques et les menaces dirigées contre les journalistes dans le pays.
La FLIP a rencontré Santos et de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et de la Justice, ainsi que la haute direction de la police le 9 février 2006, auprès de qui elle a attiré l’attention sur la dégradation de la situation de la liberté de la presse dans le pays.
Rien qu’en janvier, six journalistes ont reçu des menaces de mort en Colombie. Cinq d’entre eux ont été contraints de s’enfuir vers d’autres régions du pays. Le 4 février, le journaliste Gustavo Rojas Gabalo était grièvement blessé par balles à Montería, province de Córdoba. La FLIP a déclaré à des fonctionnaires que l’autocensure est insidieuse dans la presse du pays, en particulier à l’extérieur de la capitale, Bogotá.
Santos a déclaré que le nouveau groupe de travail se composera de représentants du bureau du Procureur général et de la police. Santos a aussi déclaré qu’il se rendrait bientôt dans les villes de Barrancabermeja et de Cúcuta et qu’il énoncerait clairement, à toutes les autorités locales du pays, que les activités des journalistes doivent être respectées et défendues, tout de suite.
La FLIP a ajouté que la police enquêterait sur les cas récents d’agressions contre des journalistes dans les régions de Santander, Santander Norte et sur la côte atlantique, et que les autorités accorderaient une sécurité accrue aux journalistes à travers le pays.
Selon la FLIP et d’autres groupes de défense de la liberté de la presse, une longue histoire d’agressions violentes contre les journalistes et l’impunité qui entoure ces agressions ont contribué à l’expansion de l’autocensure, pratique largement répandue en Colombie. Dans la guerre civile qui déchire le pays depuis des décennies, les attaques viennent de tous les côtés, tant de la guérilla de gauche que des paramilitaires d’extrême droite. Selon Human Rights Watch, les enquêtes sur les menaces de cette nature et sur les agressions avancent lentement et sont rarement résolues.
Le gouvernement du président Álvaro Uribe contribue au climat de peur en accusant les journalistes d’entretenir des liens avec la guérilla, en négligeant d’enquêter sur les violations et en exerçant des pressions sur les médias pour qu’ils ne diffusent pas de reportages controversés, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Consulter les sites suivants :
– FLIP : http://www.flip.org.co/
– Alertes de l’IFEX sur la Colombie : http://ifex.org/en/content/view/full/133/
– Un expert de l’OEA demande la fin de l’impunité : http://ifex.org/en/content/view/full/69561/
– CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2005/DA_fall05/Colombie/colombia_DA_fall_05.html
– Rapport de RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13215
– SIP: http://www.sipiapa.com/pressreleases/srchcountrydetail.cfm?PressReleaseID=1577
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/01/18/colomb12206.htm
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Americas/colombia.htm