La FPJQ a demandé des assurances immédiates au ministre de la Sécurité Publique afin que cette enquête ne devienne pas le prétexte à une partie de pêche dans les sources journalistiques.
(FPJQ/IFEX) – Le 6 février 2012 – La FPJQ a pris position hier en s’inquiétant du déclenchement d’une enquête criminelle sur la divulgation d’informations dites confidentielles dans l’affaire Ian Davidson.
La Fédération a demandé des assurances immédiates au ministre de la Sécurité Publique, Robert Dutil, afin que cette enquête ne devienne pas le prétexte à une partie de pêche dans les sources journalistiques. La FPJQ voulait une confirmation sans équivoque de M. Dutil à l’effet que les journalistes ayant enquêté sur l’affaire Davidson ne seront pas mis sous écoute, ni ciblés par la Sûreté du Québec (SQ) d’une quelconque façon.
Aujourd’hui, le ministre a refusé de fournir les garanties demandées. Il a banalisé son rôle et joué Ponce Pilate, se présentant en entrevue à RDI comme une simple «courroie de transmission» des demandes du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
Ian Davidson était cet ex-policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui aurait tenté de vendre une liste confidentielle d’informateurs de police à des membres du crime organisé avant de se suicider.
Les médias ont abondamment traité de ce sujet d’intérêt public, souvent à partir de sources anonymes ou confidentielles. Pour la FPJQ, il est tout à fait légitime que les médias s’intéressent aux failles dans le système de protection de l’identité des informateurs, et aux circonstances dans lesquelles Ian Davidson aurait pu subtiliser autant d’informations sensibles, et à quelles fins.
En voulant identifier les auteurs des fuites au sein de la police, les enquêteurs de la SQ risquent fort bien de tomber sur des sources potentielles des journalistes. La protection des sources est une valeur sacrée en journalisme. Des journalistes et des patrons de presse courageux ont livré des batailles jusqu’en Cour suprême pour affirmer l’importance de ce principe. Dans le traitement de sujets délicats et en journalisme d’enquête, le recours à des sources anonymes est souvent le seul moyen de débusquer des informations d’intérêt public.