Moins d’une semaine après avoir obtenu son congé de l’hôpital où il a subi une chirurgie cardiaque – et le jour même où on célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse – le mari de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo a abandonné toutes les accusations de diffamation qu’il avait portées contre des journalistes […]
Moins d’une semaine après avoir obtenu son congé de l’hôpital où il a subi une chirurgie cardiaque – et le jour même où on célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse – le mari de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo a abandonné toutes les accusations de diffamation qu’il avait portées contre des journalistes philippins, rapportent le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (Center for Media Freedom and Responsibility, CMFR) et d’autres groupes membres de l’IFEX.
Le 3 mai, Jose Miguel « Mike » Arroyo a retiré les onze poursuites en diffamation qu’il avait intentées depuis 2003 contre 46 journalistes philippins – des poursuites totalisant plus de 70 millions de pesos (près de 1,5 million de dollars américains) – en tant que « geste de paix ». Les peines prévues en cas de culpabilité de diffamation pénale comprennent aussi des séjours en prison de six mois à six ans, dit le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Les poursuites découlent pour la plupart de reportages laissant entendre qu’il était impliqué dans une affaire de corruption massive, entre autres d’avoir aidé sa femme à truquer l’élection fortement contestée de 2004, dit le CPJ. En décembre dernier, 36 artisans des médias des Philippines ont intenté un recours collectif contre Arroyo pour avoir violé la liberté de la presse.
« Tant à titre de gratitude sincère à l’égard d’une nation qui mérite une direction plus harmonieuse, qu’en tant que geste de paix pour les nombreuses personnes aimables qui sont venues en aide à ma famille pour traverser cette crise, j’ai donné instruction à mes procureurs de retirer toutes les poursuites actuellement pendantes devant les tribunaux », a-t-il dit dans une déclaration.
Deux jours avant l’annonce, Arroyo avait reçu son congé après un séjour de trois semaines à l’hôpital où il a subi une délicate intervention chirurgicale à c?ur ouvert. Ses médecins ont conseillé à Arroyo, qui est âgé de 60 ans, de « faire attention au stress », rapporte le CMFR.
L’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA) accueille favorablement cette nouvelle, mais souligne qu’elle accorderait le crédit de ce revirement aux journalistes plutôt qu’à Arroyo parce qu’ils ont répliqué. « Entamer onze poursuites, c’était ça le crime. Il ne trompe personne, et il ne fait peur non plus à personne », dit la SEAPA. « Mike Arroyo reste un ennemi de la liberté de la presse. »
Maritess Vitug, rédactrice en chef de « Newsbreak » et l’un des défendeurs dans les poursuites en diffamation, a déclaré que le recours collectif allait être maintenu : « Nous aimerions que cette affaire soit résolue sur le fond. Cela donnera aux journalistes des paramètres sur (ce qu’est) la diffamation et ce qu’elle n’est pas. »
Consulter les sites suivants :
– Alertes de l’IFEX sur les poursuites en diffamation d’Arroyo : http://ifex.org/en/content/view/full/83071/
– CMFR : http://www.cmfr-phil.org/
– CPJ : http://tinyurl.com/ynk8rd
– SEAPA : http://seapabkk.org
(8 mai 2007)