LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent quâaprès avoir été remis pendant des semaines, sâest enfin ouvert le 21 mars le procès du journaliste pigiste et poète angolais Rafael Marques et de deux autres employés dââAgoraâ, lâéditeur Aguiar Dos Santos et le reporter Antonio José Freitas. […]
LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent quâaprès avoir été remis pendant des semaines, sâest enfin ouvert le 21 mars le procès du journaliste pigiste et poète angolais Rafael Marques et de deux autres employés dââAgoraâ, lâéditeur Aguiar Dos Santos et le reporter Antonio José Freitas. Ils doivent répondre à une accusation de âcrime de diffamationâ contre le président. Marques a été accusé pour la première fois le 16 octobre 1999 après avoir diffusé et publié dans âAgoraâ un éditorial très dur contre le président José Eduardo Dos Santos. Le CPJ et lâOpen Society Institute (OSI) rapportent que trente minutes à peine après le début des procédures, qui devaient durer toute la journée, le juge a ordonné lâévacuation de tout le public, y compris les militants des droits de la personne, les journalistes et les représentants de lâambassade des Ãtats-Unis et de celle du Portugal. Le juge a ajourné au jeudi 23 mars. Sâil est reconnu coupable, Marques est passible de huit ans de prison.
Le cas de Marques, dit le MISA, est âdâune importance exceptionnelle parce quâil met à lâépreuve la validité de la Loi sur la presse de lâAngola comme loi sur la diffamationâ. Selon le MISA, âla grande victime, celle qui souffre le plus des événements inquiétants entourant ce procès, câest la Constitution angolaiseâ, et il ajoute que lâaccusation elle-même âporte la condamnation des droits protégés par la Constitutionâ. Le MISA fait remarquer que la Loi sur la presse de lâAngola, en vertu de laquelle Marques est inculpé, fait fi de la constitution du pays en ne donnant pas aux personnes accusées de diffamer le Président, âlâaccès à une défense pleine et entière, fondée sur la vérité, lâintérêt public et lâabsence dâintention malveillanteâ. LâOSI ajoute quââaux termes de la loi de lâAngola, on nâaurait jamais dû garder Marques en détention préventive pour diffamation. Marques aurait dû en outre être inculpé formellement dans les quinze jours suivant son arrestation.â
Le CPJ dit que le juge Joaquim de Abreu Cangato qui préside le procès, nâa aucune formation juridique, ce qui est très inquiétant. âAncien membre de la police secrète de lâAngola, Cangato nâaurait jamais étudié le droit ni aucune autre discipline connexeâ, dit le CPJ. LâOSI (http://www.soros.org/marques) et le CPJ (http://www.cpj.org/) publient tous deux la couverture en cours du procès sur leur site web respectif.