Dans un certain nombre dâincidents séparés survenus les 1er et 2 avril pendant une grève générale dirigée par lâopposition, Media Watch rapporte quâau moins trois reporters et deux photojournalistes ont été agressés par la police et par des militants, tant de partis dâopposition que de partis au pouvoir. Les incidents survenus dans la capitale, Dhaka, […]
Dans un certain nombre dâincidents séparés survenus les 1er et 2 avril pendant une grève générale dirigée par lâopposition, Media Watch rapporte quâau moins trois reporters et deux photojournalistes ont été agressés par la police et par des militants, tant de partis dâopposition que de partis au pouvoir. Les incidents survenus dans la capitale, Dhaka, ont suivi de peu la publication, le 29 mars, dâune lettre ouverte de Reporters sans frontières (RSF) à la première ministre Sheikh Hasina, dans laquelle le groupe constate une augmentation troublante du nombre des agressions contre les journalistes et des violations de la liberté dâexpression. Ã lâapproche des élections générales, prévues en juin, RSF demande à la première ministre de mettre en pratique lâengagement quâelle a exprimé de respecter la liberté de la presse.
Des responsables du gouvernement, de lâadministration ou des pouvoirs locaux « affichent toujours plus ouvertement leur mépris pour la sécurité des journalistes et pour une information indépendante », dit RSF. Lâorganisation note que le parti au pouvoir et lâopposition se sont tous deux rendus coupables de violences contre les médias et demande lâintervention de la première ministre auprès des dirigeants des principaux partis pour mettre fin à la violence. Depuis le début de lâannée, RSF a recensé 24 agressions contre des journalistes; dix dâentre elles ont été commises par des militants politiques. Les membres de la Ligue Awami de la première ministre et les mouvements de jeunesse qui lâappuient, notamment la Ligue Chattra, « sont à lâorigine dâun nombre important de ces attaques dâune rare violence », dit RSF. Lors dâun incident survenu le 25 janvier, le journaliste Tipu Sultan, de lâagence de presse indépendante « United News of Bangladesh », sâest fait briser les mains. Le journaliste et plusieurs témoins ont identifié les agresseurs, qui seraient des hommes de main du député de la Ligue Awami de la ville de Feni. RSF dénonce également la violence des partisans des mouvements de lâopposition, comme la Chattra Dal et la Chattra Shibir, qui « harcèlent et agressent les reporters quâils jugent hostiles à leurs formations ».
Un autre sujet de préoccupation vient du fait que certains responsables du gouvernement ont demandé la suspension des retransmissions des journaux dâinformation de la BBC à la radio nationale, tant que lâun des journalistes de la radio, Syed Mahmud Ali, ne serait pas renvoyé de la rédaction. Pour RSF, de telles menaces rappellent les méthodes des anciens régimes militaires. RSF rappelle également que lâenquête sur lâassassinat, en juillet 2000, du journaliste Shamsur Rahman nâa jamais abouti. Des journalistes liés à des groupes « politico-mafieux » ont été soupçonnés, mais les motifs exacts nâont jamais été établis et aucun des assassins et des commanditaires nâest derrière les barreaux [mise à jour du « Communiqué » 9-28 de lâIFEX]. RSF sâinquiète également de nouvelles pratiques de censure utilisées par les autorités. Le 28 février, le site www.banglarights.com a été déconnecté, vingt quatre heures seulement après son lancement. Le fournisseur dâaccès public aurait déconnecté le site consacré à la situation des droits de la personne dans le pays dans lâattente dâune enquête. Le texte intégral de la lettre ouverte de RSF, est affich%26#233; sur le site http://www.rsf.fr.