Tandis que la situation politique plonge Haïti dans le chaos, les attaques contre les médias prennent de l’ampleur, car les forces favorables au gouvernement autant que ses adversaires commettent des violations, d’après ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Au cours de la dernière semaine, sept […]
Tandis que la situation politique plonge Haïti dans le chaos, les attaques contre les médias prennent de l’ampleur, car les forces favorables au gouvernement autant que ses adversaires commettent des violations, d’après ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Au cours de la dernière semaine, sept journalistes ont subi des agressions, dont des membres de la presse étrangère, dit RSF. Le 21 février, un journaliste local, Pierre Eli Sem, était blessé à Trou du Nord, petite ville du nord-est d’Haïti, après qu’un rassemblement d’hommes se fut frayé un chemin jusqu’à sa voiture et eut fait feu sur lui à plusieurs reprises. Eli Sem est propriétaire et administrateur de « Radio Hispagnola » et avait reçu des menaces dans les jours qui ont précédé l’attentat.
Le 20 février, cinq autres journalistes ont été agressés pendant qu’ils couvraient des manifestations, rappelle RSF. Les partisans du président Jean-Bertrand Aristide ont attaqué Claude Bellevue, de « Radio Ibo », un opérateur de caméra espagnol et un photographe de l’Agence France Presse à Port-au-Prince. Deux reporters de « Televisa » et de « TV Azteca », du Mexique, ont été forcés de remettre leur film après avoir été pourchassés par des manifestants.
Au cours de la même semaine, des manifestants anti-gouvernementaux ont mis le feu à deux stations de radio appartenant à des responsables du gouvernement, dit RSF. « Radio Africa » et « Radio Télé Kombit » appartiennent respectivement à Nahoum Marcellus et José Ulysse. « Radio Hispagnola » a aussi été incendiée.
Par ailleurs, le CPJ rapporte que les noms de cinq journalistes de la radio figureraient sur une liste de personnes à abattre que tiendraient les partisans de Fanmi Lavalas, le parti d’Aristide. La journalistes dont le nom serait inscrit sur la liste seraient Sony Bastien et Lilianne Pierre-Paul, de la station privée « Radio Kiskeya »; Marie Lucie Bonhomme, de « Radio Vision 2000 », Euvrard Saint-Armand, de « Caraïbes FM », et Rotchild François Junior de « Radio Métropole ».
Bastien a reçu récemment des menaces de mort des partisans d’Aristide après avoir lu le 5 février un éditorial qui reprochait au président d’avoir accusé l’Association nationale des médias haïtiens d’entretenir des liens avec les insurgés.
Depuis janvier, on a recensé en Haïti plus de 40 attaques contre la presse, commises autant par les forces favorables au gouvernement que par ses adversaires, dit RSF. Plus de 20 médias, en majorité des stations de radio, ont dû fermer temporairement ou ont reçu des menaces. Le 13 janvier, plusieurs stations de radio ont été contraintes de quitter temporairement les ondes après que des hommes armés eurent saboté neuf transmetteurs de radio à Boutilliers, à l’extérieur de Port-au-Prince.
Pour plus de renseignements sur Haïti, consulter les sites suivants :
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/118/
– CPJ : http://www.cpj.org
– RSF : http://www.rsf.org
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2004/02/14/haiti7476.htm
(Image: © Human Rights Watch)