La liberté dâexpression est âécraséeâ en République démocratique du Congo (RDC) à mesure que sâintensifient les violations des droits de la personne, peut-on lire dans un nouveau rapport conjoint de Journaliste en danger (JED) et dâARTICLE 19. âLe gouvernement de la RDC et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) sont tous deux coupables dâimposer […]
La liberté dâexpression est âécraséeâ en République démocratique du Congo (RDC) à mesure que sâintensifient les violations des droits de la personne, peut-on lire dans un nouveau rapport conjoint de Journaliste en danger (JED) et dâARTICLE 19. âLe gouvernement de la RDC et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) sont tous deux coupables dâimposer des restrictions graves et parfois violentes aux libertés dâexpression et dâassociationâ, affirme ARTICLE 19. Ces violations comprennent entre autres la saisie récente, par le gouvernement, des installations de radio et de télévision privées et lâarrestation fréquente de journalistes, ainsi que la détention et le passage à tabac, par le RCD de la région de Goma, de quatorze militants des droits de la personne, après que ceux-ci eurent rencontré la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de lâhomme. ARTICLE 19 presse les parties de âprendre des mesures immédiates pour instaurer la paix et susciter une culture de respect des droits de la personne, dans ce pays ravagé par la guerreâ. Pour obtenir une copie du rapport, intitulé âRépublique démocratique du Congo, vers une nouvelle stratégie pour la liberté dâexpressionâ, veuillez contacter ARTICLE 19 (africa@article19.org) ou JED (jedkin@ic.cd). »>mailto:africa@article19.org »>africa@article19.org) ou JED (jedkin@ic.cd).
ARTICLE 19 et lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) rapportent que André Tshowa Mbuisha, militant de JED, a été détenu par des soldats le 17 octobre dernier, torturé et âsoumis à un simulacre dâexécutionâ. Au moment de son arrestation, Tshowa, qui a été accusé par les soldats dââentacher la réputation du paysâ, était semble-t-il en train de distribuer le rapport mentionné plus haut. ARTICLE 19 se dit ébranlée devant cette grave violation des droits et affirme que âcet exemple dâextrême violence de la part de lâarmée illustre lâabsence fondamentale de respect pour les droits de la personneâ. ARTICLE 19 prie instamment le président Laurent-Désiré Kabila de âprendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à lâimpunité dans les cas de torture et pour reconnaître aux journalistes et aux autres le droit de sâexprimer librementâ.
Les tentatives du gouvernement pour contrôler les médias sont manifestes dans le traitement récent quâil a réservé à la station de radio privée RTKM et à son personnel. La station est placée sous contrôle gouvernemental depuis le 21 septembre; le 16 octobre, le gouvernement a imposé une grille-horaire en vertu de laquelle la station est tenue de diffuser chaque jour près de trois heures de propagande et dâannonces publicitaires favorables à Kabila. Cette mesure, prévient JED, âreprésente le retour complet au culte de la personnalité, caractéristique des années Mobutuâ. Cinq jours à peine après avoir imposé la grille-horaire, le ministre des Communications a congédié et le directeur général de RTKM et son directeur de lâinformation, les accusant de âdémontrer une piètre attitudeâ à lâégard de la programmation et de la supervision de la station par le gouvernement.
Entre-temps, un grand nombre de reporters âqui ont osé publier la vérité sur la guerre civile dans le paysâ se morfondent toujours en prison, déclare le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC). âDepuis que le président Laurent-Désiré Kabila sâest emparé du pouvoir en 1997, dit le WiPC, cent-dix journalistes, de tous les médias, ont été détenus, tandis quâun grand nombre dâautres ont été harcelés et intimidés, ce qui fait de la RDC lâun des pays où se commettent les pires violations de la liberté de la presse.â Le WiPC constate la position difficile dans laquelle se trouvent les journalistes, alors quâils sont attaqués par les autorités gouvernementales et les forces rebelles. [Pour plus de reportages récents sur la RDC, voir le âCommuniquéâ 9-38 de lâIFEX.]