Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que, depuis quelques semaines, lâAutorité palestinienne (AP) censure la presse écrite et la presse électronique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les 22 et 23 mai, les autorités palestiniennes responsables de la sécurité ont arrêté trois journalistes qui collaboraient […]
Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ)
rapportent que, depuis quelques semaines, lâAutorité palestinienne (AP) censure la
presse écrite et la presse électronique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les
22 et 23 mai, les autorités palestiniennes responsables de la sécurité ont arrêté trois
journalistes qui collaboraient à lâhebdomadaire islamique âAl-Risalaâ de Gaza, après la parution le 20 mai dâun article affirmant que la police palestinienne avait torturé en détention Ayman Amassi. Le directeur Wisam Afeeda, le rédacteur en chef Saleh Bardaweel et le directeur-rédacteur en chef Ghazi Hamad ont été interrogés par le service des enquêtes criminelles de Gaza.
Le CPJ rapporte également des cas de censure dans les médias électroniques privés de Cisjordanie. Le 17 mai, les forces de sécurité de Palestine ont fermé la station de
télévision âAl-Raoâ, de Bethléem après la diffusion le 13 mai dâune pièce qui, selon les autorités, aurait incité aux âpréjugésâ entre musulmans et chrétiens. Selon le CPJ,
âdepuis plus dâun an, la station âAl-Raoâ était continuellement la cible de harcèlement
en raison de lâindépendance de sa couverture des événements et de sa programmationâ. Le 26 avril, les autorités palestiniennes responsables de la sécurité à Hébron ont ordonné à la station de télévision âAmal TVâ de mettre fin à ses activités parce quâelle aurait bloqué la fréquence de âPalestine TVâ, même si les responsables de âPalestine TVâ nâen ont apparemment jamais rien su. Dâaprès le CPJ, âle personnel de âAmal TVâ soupçonne que la fermeture est une mesure de représailles à la diffusion dâun reportage sur la corruption sous lâIslam, ou d,un autre sur lâhistoire dâun homme qui a tenu son fils en captivité pendant de longues années dans une caverne de Hébronâ. La station a repris lâantenne à la mi-mai.
Entre-temps, en Palestine, les journalistes pratiquent lâautocensure, rapporte Daoud
Kuttab dans le âIPI Reportâ de lâInstitut international de la presse (IIP) (premier
trimestre de 1999). Kuttab écrit en effet que âlorsque la direction palestinienne est
revenue et a instauré lâAutorité palestinienne, en 1994, il semble quâun effort délibéré en vue de contrôler les médias se soit affirméâ. LâAutorité palestinienne a fermé des journaux et arrêté des journalistes, même si cela arrive moins fréquemment maintenant. âOfficiellement, dit Kuttab, lâAutorité palestinienne nâa pas de censeur responsable de déclarer publiquement ce qui est permis et ce qui ne lâest pas. LâAutorité palestinienne préfère recourir à lâintimidation, qui échappe souvent à lâattention publique. LâAutorité
palestinienne sâen tire généralement, surtout parce que les journalistes y consentent pat la pratique de lâautocensure. Pour intimider les journalistes, les agents de sécurité nâont quâà leur rappeler les arrestations arbitraires et la fermeture des journaux.â