Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tiennent les autorités népalaises responsables du décès de Maheshwar Pahari, un reporter emprisonné mort de tuberculose le 4 octobre 2005 après s’être vu refuser des soins médicaux appropriés. Âgé de 30 ans, Pahari est mort dans un hôpital de Pokhara. Là, les […]
Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tiennent les autorités népalaises responsables du décès de Maheshwar Pahari, un reporter emprisonné mort de tuberculose le 4 octobre 2005 après s’être vu refuser des soins médicaux appropriés.
Âgé de 30 ans, Pahari est mort dans un hôpital de Pokhara. Là, les médecins avaient recommandé son transfert dans la capitale, Katmandou, afin d’y recevoir de meilleurs traitements; la Fédération des journalistes du Népal avait offert de couvrir les coûts du déplacement. Les autorités ont toutefois refusé, invoquant des problèmes de sécurité.
Pahari était détenu en vertu d’une loi antiterroriste qui, depuis sa promulgation en novembre 2001, sert à emprisonner les journalistes. Trois autres journalistes sont incarcérés actuellement au Népal, indique la FNJ.
Pahari était journaliste à l’hebdomadaire « Rastriya Swabhiman » et entretenait des liens étroits avec des sources proches du mouvement rebelle maoïste, fait remarquer le CPJ. Les autorités pourraient l’avoir détenu dans le but d’obtenir des renseignements sur la direction de l’insurrection contre le Roi Gyanendra, qui s’est emparé du pouvoir en février 2005 à l’occasion d’un coup d’État. Les observateurs internationaux ont critiqué l’imposition par le roi de restrictions très sévères à la presse et à la liberté d’expression depuis son arrivée au pouvoir.
Au début de la présente semaine, ARTICLE 19 et l’Institut international de la presse (IIP) ont tiré la sonnette d’alarme devant une nouvelle Ordonnance imposée par le roi, qui contient des dispositions modifiant certaines lois déjà existantes sur les médias. L’Ordonnance interdit aux organisations ou aux particuliers de recevoir des permis d’exploitation de stations de radio, de télévision et de journaux.
D’autres dispositions interdisent l’importation de publications étrangères contenant des informations interdites et prohibent aux stations FM de radiodiffuser des émissions de nouvelles. Ces stations se limitent à diffuser des émissions d’« informations » sur la santé, l’éducation, la météo, l’état des routes et des transports et autres sujets similaires se rapportant au développement.
D’autres dispositions étendent aux autorités de l’État la protection contre tout examen du public par l’interdiction de toute nouvelle susceptible de provoquer « la haine ou l’irrespect » non seulement à l’égard du Roi, mais aussi à l’égard des « membres de la famille royale ».
Les peines prévues dans les cas d’infraction aux lois sur les médias sont accrues, multipliées par dix dans la plupart des cas. Les personnes trouvées coupables de diffamation pénale sont maintenant passibles d’une amende qui peut aller jusqu’à 500 000 roupies (7 000 $ US) ou d’une peine d’au plus deux ans de prison, ou des deux peines à la fois.
Les journalistes népalais disent qu’ils s’apprêtent à contester l’Ordonnance devant la Cour suprême du Népal.
Le texte de l’Ordonnance : http://www.freemedia.at/PDFs/Nepal%20Ordinance.pdf
Pour plus de renseignements, aller à :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15258
– Rapport d’une mission internationale de la liberté de la presse au Népal :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14745
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Nepal05oct05na.html
– ARTICLE 19 : http://www.article19.org/pdfs/press/nepal-crackdown-on-media.pdf
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2005/pr_Nepal10.10.05.htm
– Human Rights Watch : http://hrw.org/reports/2005/nepal0205/
– Fédération des journalistes du Népal : http://www.fnjnepal.org/
– Résolution du Parlement européen sur le Népal : http://tinyurl.com/c9s67
– Plate-forme de renseignements des Nations Unies sur le Népal : http://www.un.org.np/