Dans une décision historique, un tribunal régional africain a ordonné aux autorités gambiennes de libérer immédiatement un journaliste détenu au secret depuis près de deux ans, selon ce que rapportent la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Le 5 […]
Dans une décision historique, un tribunal régional africain a ordonné aux autorités gambiennes de libérer immédiatement un journaliste détenu au secret depuis près de deux ans, selon ce que rapportent la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Le 5 juin, une instance de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Cour communautaire de justice du Nigéria, a déclaré que l’arrestation et la détention de « Chief » Ebrima Manneh étaient illégales et a ordonné aux autorités gambiennes de le libérer immédiatement.
Le tribunal a en outre accordé à Manneh la somme de 100 000 $ US en réparations, aux dépens du gouvernement gambien.
Journaliste au « Daily Observer », Manneh a été arrêté à Banjul en juillet 2006 par des officiers du service national de renseignement, une semaine après avoir soi-disant transmis des informations « nuisibles » lors d’un sommet de l’Union africaine. Il est détenu au secret depuis.
Le régime du président Yahya Jammeh nie continuellement avoir quelque connaissance de ses allées et venues, et affiche un « irrespect flagrant » à l’égard du tribunal de la CEDEAO en refusant, par son absence, de coopérer à toutes les procédures, dit la MFWA, qui a entamé les démarches judiciaires.
La MFWA, le CPJ et RSF invitent la Gambie à respecter la décision du tribunal et à libérer Manneh immédiatement.
Manneh est un journaliste gambien parmi de nombreux autres qui ont soit été arrêtés et torturés par le gouvernement du président Jammeh, soit été forcés de fuir le pays, surtout dans le sillage de la tentative de coup d’État de 2006, qui a avorté.
Sa situation a conduit la MFWA et d’autres groupes de défense des droits de la personne en Afrique de l’Ouest et autour de l’Afrique de l’Ouest à mener des luttes violentes pour la libre expression et contre l’impunité en Gambie – par la voie des tribunaux. Selon la MFWA, l’affaire Manneh devant le tribunal de la CEDEAO est la première où des médias ont poursuivi un gouvernement africain devant un tribunal continental et sous-régional.
Consulter les sites suivants :
– MFWA : http://tinyurl.com/44hjzm
– CPJ : http://tinyurl.com/3muhue
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27383
(10 juin 2008)