Au Népal, le phénomène des disparitions forcées et de la torture pratiquées par les forces de sécurité devrait s’accroître par suite de la décision du roi de durcir une loi antiterroriste controversée, prévient Human Rights Watch. Le 13 octobre 2004, le roi Gyandendra a ratifié la nouvelle version de l’Ordonnance sur les activités terroristes et […]
Au Népal, le phénomène des disparitions forcées et de la torture pratiquées par les forces de sécurité devrait s’accroître par suite de la décision du roi de durcir une loi antiterroriste controversée, prévient Human Rights Watch.
Le 13 octobre 2004, le roi Gyandendra a ratifié la nouvelle version de l’Ordonnance sur les activités terroristes et perturbatrices (TADO), devenue caduque plus tôt cette année.
La nouvelle loi étend le pouvoir des forces de sécurité de détenir des personnes soupçonnées de collaborer avec les rebelles maoïstes ou d’agir contre le gouvernement, dit Human Rights Watch. Aux termes de la nouvelle loi, les forces de sécurité peuvent détenir pendant douze mois des individus sans accusation ni procès. Auparavant, la loi limitait la détention à 90 jours.
Les forces de sécurité népalaises portent la responsabilité des violations systématiques des droits de la personne, notamment des exécutions extrajudiciaires, des disparitions, des arrestations arbitraires et de la torture, dit Human Rights Watch. D’après le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et involontaires, le Népal compte plus de disparitions commises par les forces de sécurité que tout autre pays du monde.
Un grand nombre de journalistes qui couvrent le conflit entre les rebelles maoïstes et le gouvernement sont détenus et maltraités par les forces de sécurité. Dans une affaire récente, Jit Man Basnet, directeur du magazine « Sagarmatha Times », a été détenu pendant 251 jours à Katmandou en raison de liens soupçonnés avec les rebelles maoïstes, rapporte le Centre d’études sur les droits de la personne et la démocratie (Center for Human Rights and Democratic Studies, CEHURDES).
Libéré le 18 octobre 2004, il a déclaré aux médias avoir été soumis à de la torture mentale et harcelé pendant sa détention. Deux journalistes ont également été tués cette année par les forces de sécurité (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/61720/).
Consulter :
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/english/docs/2004/10/26/nepal9562.htm
– CEHURDES : http://www.cehurdes.org.np/
– Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et involontaires : http://www.ohchr.org/english/issues/disappear/index.htm
– Alertes de l’IFEX sur le Népal : http://ifex.org/en/content/view/full/155/
– Loi antiterroriste du Népal : http://tinyurl.com/63nzo