Six groupes membres de l’IFEX ont déclaré aux autorités du Sri Lanka qu’elles sont scandaleusement incapables de protéger les journalistes, et qu’elles doivent même être tenues responsables de mettre leur vie en danger. Sur un arrière-plan de violence consécutive à l’effondrement en janvier du cessez-le-feu intervenu entre le gouvernement et les Tigres tamouls, les journalistes […]
Six groupes membres de l’IFEX ont déclaré aux autorités du Sri Lanka qu’elles sont scandaleusement incapables de protéger les journalistes, et qu’elles doivent même être tenues responsables de mettre leur vie en danger.
Sur un arrière-plan de violence consécutive à l’effondrement en janvier du cessez-le-feu intervenu entre le gouvernement et les Tigres tamouls, les journalistes sont directement dans la ligne de feu, que ce soit lorsqu’ils couvrent la situation dans les zones de conflit ou lorsqu’ils sont menacés ou attaqués par les cadres supérieurs du gouvernement, que les commentaires critiques indépendants irritent.
« Les actions récentes des autorités indiquent un mépris irresponsable et dangereux du droit des journalistes et des institutions des médias de rapporter la nouvelle librement et sans menace de violence », souligne la déclaration conjointe des six groupes membres de l’IFEX, ainsi que d’autres affiliés et partenaires de la région Asie-Pacifique de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Le mois dernier, le secrétaire à la Défense du Sri Lanka a demandé publiquement l’instauration de la censure des médias, le retour de la diffamation pénale et des poursuites judiciaires contre deux importantes sociétés de médias pour « reportage critique », rapporte le Free Media Movement.
Puis, la même semaine en janvier, deux journalistes ont été poignardés après avoir reçu des menaces de mort, dit le FMM. L’un d’eux, Lal Hemantha Mawalage, était producteur des nouvelles à la station de télévision SLRC, contrôlée par l’État. D’autres journalistes et lui-même avaient protesté lorsque le ministre du Travail du Sri Lanka avait fait irruption dans la station en décembre et avait agressé le directeur de l’information. Les menaces de mort et les coups de couteau sont interprétés comme des représailles à leur participation aux protestations.
D’après le FMM, un nombre inquiétant de journalistes a reçu des menaces de mort depuis les agressions au couteau.
Les autorités instaurent un climat d’autocensure, qui « alimente un cycle dangereux de désinformation et de conflit », disent les membres. « Les journalistes trouvent de plus en plus difficile d’agir dans l’intérêt public. »
Les membres de l’IFEX et les partenaires de la FIJ, qui se rencontraient à Kuala Lumpur, en Malaisie à l’occasion de la rencontre régionale de la FIJ Asie-Pacifique, pressent le président et son gouvernement de cesser immédiatement d’attaquer et de diffamer publiquement les journalistes, de contenir les activités hostiles aux médias de la part des fonctionnaires, et de traduire en justice les auteurs de ces gestes.
Les membres exigent en outre que le gouvernement cesse de s’attaquer à l’indépendance de la rédaction, lui qui utilise les lois draconiennes de lutte contre le terrorisme et de contrôle de la presse, et qui va jusqu’à imposer des sanctions économiques ou juridiques, comme la limitation du papier journal ou le gels des actifs.
Les signataires membres de l’IFEX sont : la FIJ, le FMM, l’Alliance des journalistes indépendants (Indonésie), la Fédération des journalistes népalais, l’Association des journalistes de Hong Kong et l’Alliance des arts et du divertissement dans les médias (Australie).
Consulter les sites suivants :
– Lettre conjointe : http://tinyurl.com/2xgbjb
– FMM : http://freemediasrilanka.wordpress.com/
– Page de l’IFEX sur le Sri Lanka : http://tinyurl.com/268xay
– « Silencing Dissent », dossier majeur des attaques contre la presse au Sri Lanka, par Amnistie Internationale : http://tinyurl.com/ywrfe2
(12 février 2008)