Les défenseurs de la libre expression en Russie et dans le monde ont tenu le 7 octobre des manifestations d’hommage et de protestation pour marquer le premier anniversaire du brutal assassinat de la journaliste militante Anna Politkovskaïa, rapportent le Centre pour le journalisme en situations extrêmes (Center for Journalism in Extreme Situations, CJES), Reporters sans […]
Les défenseurs de la libre expression en Russie et dans le monde ont tenu le 7 octobre des manifestations d’hommage et de protestation pour marquer le premier anniversaire du brutal assassinat de la journaliste militante Anna Politkovskaïa, rapportent le Centre pour le journalisme en situations extrêmes (Center for Journalism in Extreme Situations, CJES), Reporters sans frontières (RSF) et les dépêches.
À Moscou, des dirigeants de l’opposition ont bravé de fortes pluies pour s’adresser à la foule d’environ 1 200 personnes, qui ont accusé les autorités de négliger d’élucider son assassinat. Selon le « Guardian », des manifestants portaient des portraits de Politkovskaïa et criaient « nous n’oublierons ni ne pardonnerons pas ! »
Critique célèbre du Kremlin, qui a mis à nu les violations des droits de la personne commises par les troupes russes en Tchétchénie, Politkovskaïa a été abattue le 7 octobre 2006 dans le hall de l’immeuble où elle vivait à Moscou. Dix personnes, dont des représentants de la police et du gouvernement, ont été arrêtées en août en rapport avec cet homicide, mais au moins deux d’entre elles ont été relâchées. L’enquête n’a pas établi qui a planifié le meurtre.
Le CJES, qui avait publié des milliers d’affiches et d’autocollants de Politkovskaïa, rapporte qu’à St-Petersbourg plusieurs manifestants ont été arrêtés pour avoir « endommagé la propriété publique » en apposant des affiches sur les édifices publics.
Des bannières de vingt mètres de haut représentant Politkovskaïa, préparées pour cette occasion, n’ont pas été déployées dans les villes de Russie comme elles l’avaient espéré, dit le directeur du CJES Oleg Panfilov, parce que « les gens avaient trop peur ». Plusieurs bannières ont été envoyées à Paris, Londres, Helsinki et New York, pour les personnes qui y tenaient des manifestations silencieuses.
À Paris, RSF a déployé des photos du président Vladimir Poutine et de Politkovskaïa à côté de 18 cercueils, représentant les 18 journalistes tués en Russie à cause de leur travail depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir, en mars 2000.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ), l’Association mondiale des journaux (AMJ) et Amnistie Internationale ont profité de l’anniversaire pour renouveler leurs appels à la tenue d’une enquête en profondeur sur son décès et pour qu’on mette fin à l’impunité. Un hommage en ligne à Politkovskaïa est accessible sur le site web d’Amnistie : http://web.amnesty.org/pages/rus-031007-feature-eng
CJES demande d’envoyer des lettres de protestation aux ambassades de Russie plutôt que directement en Russie. « Le gouvernement russe craint davantage que le cas de Politkovskaïa prenne une ampleur internationale », dit Panfilov.
Consulter les sites suivants :
– CJES : http://www.cjes.ru/index-e.php
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23889
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=5380&Language=EN
– AMJ : http://www.wan-press.org/article15377.html
– « Guardian » : httphttp://tinyurl.com/34rmgp
(9 octobre 2007)