Un reporter afghan, détenu sans jugement pendant près d’un an dans des bases militaires américaines d’Afghanistan a été remis en liberté, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). Il s’est juré de se battre pour la justice, et il […]
Un reporter afghan, détenu sans jugement pendant près d’un an dans des bases militaires américaines d’Afghanistan a été remis en liberté, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). Il s’est juré de se battre pour la justice, et il a affirmé que ses geôliers l’avaient torturé pendant sa détention.
Jawed Ahmad, jeune reporter de 22 ans en mission pour le compte du réseau de télévision canadien CTV au moment de son arrestation, a été libéré le 22 septembre après avoir passé 11 mois dans des prisons militaires, à Bagram et Kandahar. D’après les dépêches, l’armée américaine l’a relâché parce qu’il ne représentait plus une menace.
Ahmad n’a jamais été accusé de quoi que ce soit. L’armée américaine l’aurait accusé d’avoir des contacts avec des dirigeants locaux des talibans et l’aurait désigné comme « combattant ennemi illégal », mais n’a produit aucune information sur les allégations, ni aucune preuve contre lui.
« Jawed Ahmad a été détenu sans accusation pendant un an parce qu’il faisait son travail de journaliste, qui consiste à rassembler des renseignements de tous les côtés pour offrir une couverture équilibrée et équitable », dit la FIJ. « Il n’aurait jamais dû être détenu, et sa libération, attendue depuis longtemps, le prouve. »
Ahmad, aussi connu sous le sobriquet de Jo Jo, a déclaré à l’AFP que ses gardiens américains l’avaient torturé en le privant de sommeil, en le tabassant et en l’enfermant dans une cellule en compagnie de prisonniers atteints de « troubles mentaux » qui l’ont agressé et lui ont fracturé deux côtes.
« Je veux obtenir justice. Je vais aller frapper à la porte du Congrès (des États-Unis), je vais aller voir Bush, je vais aller voir Obama, je vais aller partout voir tout le monde jusqu’à ce que j’obtienne justice. »
« J’ai été torturé et emprisonné pendant onze mois et vingt jours pour rien », a-t-il dit à Kaboul.
Ses allégations n’ont pu être vérifiées de manière indépendante et, au quartier général de l’armée américaine à Bagram, on rejette l’accusation. « Nous n’avons aucun élément de preuve de ces mauvais traitements pendant qu’il était en détention ici », a déclaré aux reporters un porte-parole de l’armée.
La libération de Ahmad survient après que ses procureurs aux États-Unis eurent entamé des poursuites contre le président des États-Unis, George Bush, et contre l’armée américaine afin d’établir une base juridique pour détenir Ahmad ou pour le remettre en liberté immédiate, dit la FIJ.
Le CPJ appelle encore l’armée américaine à cesser sa pratique qui consiste à retenir des journalistes sans jugement. Au moins un autre journaliste reste aux mains de l’armée américaine sans jugement, dit le CPJ. Le photographe pigiste Ibrahim Jassam, qui travaillait pour Reuters en Irak, est détenu depuis le 2 septembre par les forces armées irakiennes et américaines.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/488m2t
– FIJ : http://tinyurl.com/3r45fj
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=28699
– AFP : http://tinyurl.com/4vlh8o
(24 septembre 2008)