On doit accueillir avec circonspection les manÅuvres politiques du gouvernement angolais, qui semblent indiquer une certaine ouverture démocratique en ce qui concerne les lois sur les médias. En effet, selon le bureau angolais de lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le ministre des Communications sociales, Hendril Vaal Neto, a déclaré le 25 juillet que âle […]
On doit accueillir avec circonspection les manÅuvres politiques du gouvernement angolais, qui semblent indiquer une certaine ouverture démocratique en ce qui concerne les lois sur les médias. En effet, selon le bureau angolais de lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le ministre des Communications sociales, Hendril Vaal Neto, a déclaré le 25 juillet que âle Président de la République a pris lâinitiative de démocratiser le débat sur la révision de la Loi sur les médiasâ. Neto a invité âtous les citoyens angolais, en particulier les journalistes, à participer à lâélaboration dâune nouvelle loi sur les médiasâ. Le projet que le gouvernement a déposé nâa pas été élaboré après bien des consultations, et il semble que le geste du gouvernement, dâapparence démocratique, ne soit quâune tentative pour âmanipuler la réalitéâ de la répression des médias, qui se poursuit sous la présidence de José Eduardo dos Santos, souligne le MISA-Angola.
Le projet de loi a dâabord été rédigé par des fonctionnaires désignés par le président, et les journalistes nâont pas été invités à participer à lâexercice. Le projet de loi âest encore plus draconien que la Loi actuelleâ, dit le MISA-Angola. Par ailleurs, les journalistes courent toujours le risque dâêtre enlevés ou harcelés, soumis à la censure et assassinés en raison de leur travail. Lâimpunité règne toujours dans un grand nombre de cas de journalistes assassinés. âCela ne vaut pas la peine, dit le MISA-Angola, de modifier la Loi sur les médias, au gré du président, si le régime ne veut pas adopter les procédures judiciaires nécessaires pour tirer au clair les meurtres des journalistes Ricardo Melo, Antonio Casimiro, Feliciano Zau Bunga, Simão Roberto et Mauricio Cristovão.â Les médias sont toujours soumis à la discrimination légale dans âun système judiciaire remarquablement efficace pour enquêter sur les journalistes et les punir, mais plutôt lent à agir de manière impartialeâ. Le MISA-Angola fait appel à lâopinion publique nationale et internationale pour ne voir dans ces gestes du gouvernement quâune simple manÅuvre âde maquillageâ et âdénoncer le fait que le président jouit dâune réputation dâouverture démocratique, que démentent les pratiques actuelles du régime à lâencontre des journalistesâ.