Les groupes de défense de la liberté de la presse ont unanimement condamné le gouvernement de Robert Mugabe, à la suite du dépôt au parlement de nouveaux projets de loi qui imposeraient des restrictions massives à la liberté dâexpression et aux libertés des médias. LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), ARTICLE 19, le Comité pour […]
Les groupes de défense de la liberté de la presse ont unanimement condamné le gouvernement de Robert Mugabe, à la suite du dépôt au parlement de nouveaux projets de loi qui imposeraient des restrictions massives à la liberté dâexpression et aux libertés des médias. LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), ARTICLE 19, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), lâInstitut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) pressent en effet le gouvernement dâabroger la Loi sur lâordre public et la sécurité et de réexaminer le projet de loi sur lâaccès à lâinformation et la protection de la vie privée (Loi sur lâinformation).
ARTICLE 19 affirme quâensemble, ces deux lois vont assurer au gouvernement âune mainmise sans précédent sur les médiasâ pendant le sprint final précédant le scrutin des 9 et 10 mars. Lâorganisation, qui a publié un mémoire détaillé sur ces nouvelles lois, affirme quâelles imposent des ârestrictions excessivesâ à ce que les médias peuvent publier ou radiodiffuser. Aux termes de la Loi sur lâinformation, la Media and Information Commission (Commission des médias et de lâinformation, MIC), placée sous lâautorité directe du ministre, sera dotée de pouvoirs étendus et habilitée à approuver lâaccréditation des journalistes et la délivrance des permis aux médias. Toutes les entreprises de presse et toute entreprise distribuant les produits des médias, y compris les enregistrements audio et les bandes vidéo, seront tenues dâobtenir de la Commission un certificat dâinscription, fait remarquer ARTICLE 19. De plus, la nouvelle loi interdit aux étrangers de sâinscrire en tant que journalistes, ce qui dans les faits empêchera les correspondants étrangers de faire des reportages dans le pays. Il sera également interdit aux étrangers de posséder des entreprises de presse.
Aux termes de la Loi sur lâordre public et la sécurité et de la Loi sur lâinformation, il est possible dâempêcher les journalistes et toute autre personne de faire des reportages ou des observations détaillés sur le président. Aux termes de la Loi sur lâinformation, souligne ARTICLE 19, est passible de deux ans dâemprisonnement toute personne jugée coupable de âdénigrement, dâincitation à la haine, au mépris ou au ridicule, ou dâincitation à la désaffection à lâégard du présidentâ. Sont également passibles dâune peine dâemprisonnement pouvant aller jusquâà deux ans les journalistes qui ârépandent des rumeurs et des mensongesâ ou qui suscitent âlâinquiétude et le découragementâ.
La FIJ et RSF demandent à lâUnion européenne dâimposer des sanctions au Zimbabwe. âLe gouvernement de Harare méprise la démocratie et les droits des journalistes, dit la FIJ. Pour la liberté de la presse, pour la communauté internationale et pour son attachement envers la démocratie dans la région, le moment de vérité est arrivé.â
Le 15 janvier, un groupe de trente à quarante journalistes représentant des médias indépendants ont tenu une vigile devant le parlement du Zimbabwe, rapporte le MISA. La vigile a été interrompue lorsque les agents de sécurité ont menacé de recourir à la force si les journalistes qui protestaient refusaient de vider les lieux. Les journalistes protestaient contre la Loi sur lâinformation, qui devait être adoptée le jour même. Au moment dâaller sous presse, la BBC rapporte que le parlement retarde jusquâà nouvel ordre lâadoption du projet de loi. Pour plus de renseignements, voir à www.ifj.org, www.misanet.org, www.cpj.org, www.rsf.fr, www.freemedia.at et www.article19.org. [Voir les âCommuniqués%26#8221; 10-47 et 10-42 de lâIFEX.]