Les journalistes sri lankais sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité, et le gouvernement fait bien peu pour les protéger – et va même jusqu’à mettre encore davantage leur vie en danger, conclut la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression au Sri Lanka à son retour d’un deuxième voyage […]
Les journalistes sri lankais sont de plus en plus inquiets pour leur sécurité, et le gouvernement fait bien peu pour les protéger – et va même jusqu’à mettre encore davantage leur vie en danger, conclut la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression au Sri Lanka à son retour d’un deuxième voyage dans le pays.
La délégation de la mission internationale, composée de cinq organisations internationales de défense de la liberté de la presse et de développement des médias, dont la Fédération internationale des journalistes (FIJ), l’Institut international de la presse (IIP) et Reporters sans frontières (RSF), membres de l’IFEX, a constaté que, huit mois après la première mission, les questions de sécurité prennent encore plus d’importance qu’à aucun autre moment au cours des dix-huit derniers mois. Un nombre croissant de journalistes ont été tués, enlevés, arrêtés, agressés et menacés – surtout dans les zones de conflit au nord et à l’est.
Encore dernièrement, Subash Chandraboas, du mensuel tamoul « Nilram » et Selvarajah Rajivarman, du journal « Uthayan », ont été assassinés en avril dans des zones contrôlées par le gouvernement. Bien qu’une unité spéciale de la police ait été mise sur pied pour enquêter sur les menaces et les disparitions, la mission a constaté bien peu de choses qui puissent démontrer que des mesures ont été prises contre l’impunité.
Par ailleurs, les autorités se montrent ouvertement hostiles aux travailleurs des médias et contribuent à l’instauration d’un climat d’autocensure, constate la délégation. Les ministres du gouvernement attaquent verbalement les journalistes, menacent leur sécurité et celle de leurs familles. À Jaffna, le gouvernement restreint le passage du papier journal et de l’encre vers les médias tamouls de la ville, blâmant les « restrictions aux transports ». Les autorités se servent aussi de percepteurs fiscaux pour procéder à des descentes dans les bureaux des organisations de médias. Rien que la semaine dernière, sur les ordres du gouvernement, un important site web d’informations tamoul, Tamilnet.com, a été bloqué par les fournisseurs tamouls de services Internet du Sri Lanka. Selon le Free Media Movement, un ministre du gouvernement a déclaré qu’il aimerait engager des pirates informatiques pour le paralyser complètement, mais qu’il n’avait encore trouvé personne pour faire le travail.
La mission demande au gouvernement de procéder de toute urgence à des enquêtes en profondeur sur les meurtres des travailleurs des médias et sur les menaces dont ils sont les cibles, de prêter une attention spéciale aux travailleurs dans les zones touchées par des conflits, et de faciliter la présence d’une mission de surveillance des droits de la personne des Nations Unies.
Pour lire la déclaration complète de la mission, aller à : http://tinyurl.com/2fdbhg
Consulter également les sites suivants :
– « Communiqué de l’IFEX » sur la mission d’octobre 2006 : http://ifex.org/en/content/view/full/78466
– Rapport de la Mission internationale de 2006, « Struggle for Survival » [Lutte pour la survie] : http://tinyurl.com/ypu495
– FMM : http://www.freemediasrilanka.org/
– Rapport annuel de 2007 de RSF sur le Sri Lanka : http://tinyurl.com/yuemy6
(26 juin 2007)