L’Alliance des journalistes indépendants (AJI) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que des journalistes sont attaqués un peu partout en Indonésie. Le 11 mars, des journalistes ont été blessés à Djakarta, à Pontianak (Kalimatan) et à Sawahlunfo Sijunjung (Sumatra Ouest). En février, des journalistes ont reçu des menaces au Timor oriental. L’AJI signale […]
L’Alliance des journalistes indépendants (AJI) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapportent que des journalistes sont attaqués un peu partout en Indonésie. Le 11 mars, des journalistes ont été blessés à Djakarta, à Pontianak (Kalimatan) et à Sawahlunfo Sijunjung (Sumatra Ouest). En février, des journalistes ont reçu des menaces au Timor oriental. L’AJI signale que trois photographes et un journaliste comptaient parmi les personnes blessées le 11 mars dans un violent affrontement entre étudiants et agents de sécurité à Djakarta.
Ce même jour, 11 mars, à Gunung Medan, dans le district de Sawahlunfo Sijunjung (Sumatra Ouest), l’AJI rapporte qu’une foule en colère s’est attaquée à quatorze journalistes de médias divers qui couvraient un conflit juridique, les a pourchassés et menacés de mort. Six photographes qui prenaient des photos ont été enlevés et menacés de mort; les autres journalistes arrivés sur les lieux ont été attaqués par une foule d’environ 300 hommes. Les journalistes G. Santos, de la Télévision éducative d’Indonésie (TPI), et Afrinal Aliman, du quotidien « Singgalang Daily », ont été passés à tabac, et leurs appareils ont été volés et détruits. La foule s’est emparée ensuite des cassettes vidéo de trois journalistes de la télévision et du film du reporter d’un journal. Selon l’AJI, « la foule a menacé de tuer les journalistes s’ils ne rendaient pas leur film et leurs cassettes ».
À Pontianak, trois inconnus ont tabassé Lamhot Sihotang, journaliste de la revue « Forum », et l’ont frappé de trois coups de couteau. « Il y a tout lieu de croire, dit l’AJI, que le chef de la police de Pontianak, le lieutenant-colonel Manahan Daulay, est mêlé à cet incident ». Lamhot a publié dans « Forum » (no 25, VII, 22 mars 1999) un reportage affirmant que Daulay avait reçu du chef de police du Kalimatan de l’Ouest l’ordre de retourner la somme de 25 millions de roupies (env. 2 900 $ US) qu’il avait touchées illégalement de deux entreprises de jeu. À plusieurs reprises, Daulay aurait menacé ou fait menacer Lamhot avant la violente agression du 11 mars.
Par ailleurs, l’AJI rapporte qu’un groupe qui s’appelle « Paramilitaires du Timor oriental en faveur de l’intégration » a fait parvenir le 25 février une lettre au ministre des Affaires étrangères d’Australie dans laquelle il affirme être prêt « à sacrifier la vie d’un diplomate ou d’un journaliste australien pour sauver la vie de 850 000 Timorais de l’Est ». Selon un rapport du groupe Pacific Media Watch du 27 février, « la tension monte dans le territoire au moment où les partisans de l’intégration à l’Indonésie et ceux de l’indépendance consolident leurs positions ». Pour l’AJI, « cette menace est un acte de terreur qui met en danger la vie des journalistes dans l’exercice de leur profession, et une attaque contre la liberté de la presse et contre le droit du public de connaître la réalité de la situation au Timor oriental »; l’AJI demande « à toutes les parties en cause au Timor oriental de permettre aux journalistes de circuler librement pour qu’ils s’acquittent de leurs tâches professionnelles au Timor oriental ».
La FIJ rapporte que les journalistes José Alberto Carvalho et José Maria Cyrne, de la station de télévision SIC, ont été agressés par des manifestants qui ont endommagé au moins une caméra et un téléphone mobile. L’incident s’est oriduit à la mi-février, pendant qu’ils filmaient les événements de Dili, la capitale du Timor oriental. Selon la FIJ, des militaires ont interpellé les deux journalistes pour assurer leur protection.