Dans le sillage du harcèlement que subissent depuis plusieurs mois les journalistes du Pakistan, Reporters sans frontières (RSF) rapporte que les autorités auraient créé une âcellule spéciale sur les médiasâ, qui les vise directement. Selon lâédition du 1er juin du quotidien âFrontier Postâ, âle gouvernement fédéral a décidé de créer une cellule spéciale sur les […]
Dans le sillage du harcèlement que subissent depuis plusieurs mois les journalistes du
Pakistan, Reporters sans frontières (RSF) rapporte que les autorités auraient créé une
âcellule spéciale sur les médiasâ, qui les vise directement. Selon lâédition du 1er juin du quotidien âFrontier Postâ, âle gouvernement fédéral a décidé de créer une cellule spéciale sur les médias qui comprendrait des représentants de la police, du bureau des renseignements et de lâAgence dâenquête fédérale (FIA) et qui viserait à punir les journalistes indépendants trop critiques à lâégard du gouvernementâ. Le quotidien précise que âle mode opératoire de la cellule consisterait à enlever un journaliste âfrondeurâ et de le torturer dans quelque âmaison secrèteâ, puis de le relâcher après 24 à 36 heures.â Le journal mentionne dâautres méthodes de harcèlement envisagées,ânotamment lâintimidation, les menaces anonymes, lâarrestation pour ivresseâ. Le journal a également publié une liste de 31 journalistes, dont plusieurs ont été victimes récemment de harcèlement et dâagressions.
Selon la Fondation de la presse du Pakistan (PPF) et beaucoup dâautres membres de
lâIFEX qui ont protesté, le rédacteur en chef du âFriday Timesâ de Lahore, Najam Sethi, a été arrêté et battu aux petites heures du 7 mai par la police et des agents du renseignement. Au début de la semaine, Sethi avait été harcelé par des agents des
forces de lâordre après avoir donné une entrevue à lâémission âCorrespondentâ de la
BBC. âSelon les dépêches, dit PPF, de hauts fonctionnaires du gouvernement lâauraient mis en garde parce quâil travaillait avec une équipe de la BBC, quâils auraient
prétendu être une tentative pour éstabiliser le pays et renverser le gouvernement.â
Dâaprès RSF, Sethi et deux autres journalistes arrêtés récemment sont toujours
incarcérés. Hussain Haqqani, chroniqueur au journal de Sethi et au quotidien âJangâ, a
été arrêté le 4 mai par des agents de lâAgence dâenquête fédérale (FIA) après avoir
travaillé, comme Sethi, avec la BBC. Dâautres journalistes, qui ont déjà travaillé avec Sethi, ont aussi été enlevés et menacés. RSF signale par ailleurs la saisie, à lâaéroport de Karachi, de 4 000 exemplaires de lâhebdomadaire britannique âThe Economistâ. Aucune explication nâa été donnée. Dans lâédition asiatique, lâarticle-vedette était coiffé du titre âla pourriture au Pakistanâ et portait sur la répression du gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif contre la liberté de la presse.