Tandis que les hostilités entre les militants du Hezbollah et les forces armées israéliennes se poursuivent pendant une deuxième semaine, les journalistes et les médias qui couvrent le conflit sont la cible de tirs. La semaine dernière, une photographe et un technicien libanais de la télévision ont été tués pendant les bombardements israéliens, selon ce […]
Tandis que les hostilités entre les militants du Hezbollah et les forces armées israéliennes se poursuivent pendant une deuxième semaine, les journalistes et les médias qui couvrent le conflit sont la cible de tirs. La semaine dernière, une photographe et un technicien libanais de la télévision ont été tués pendant les bombardements israéliens, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Le 23 juillet, la photographe libanaise Layal Nagib a été tuée lorsqu’un obus israélien a explosé près de sa voiture qui circulait entre les villages de Saddiqine et de Qana, indique le CPJ. Nagib, qui était âgée de 23 ans, couvrait le bombardement israélien du sud-Liban pour le magazine « Al Jarass » (« La Cloche ») et pour l’Agence France Presse. Son chauffeur a également perdu la vie.
La mort de Nagib survient le lendemain de celle de Suleiman Chidiac, un technicien de la radio-télévision libanaise (LBC), tué dans les raids aériens israéliens sur les émetteurs de la télévision et les tours téléphoniques dans le nord du Liban, rapportent RSF et la FIJ. Chidiac administrait les installations de la LBC à Fatqa, qui ont été détruites.
Ce même jour, Khaled Eid, technicien à Télé-Liban, a été blessé gravement dans une attaque menée contre une tour de télécommunications appartenant à la station de télévision d’État al-Qura, indiquent le CPJ et la FIJ.
Les obus israéliens ont frappé d’autres tours de retransmission appartenant à des médias au cours des deux dernières semaines, notamment celles utilisées par la LBC, Future TV et Al-Manar TV, une chaîne de nouvelles par satellite affiliée au Hezbollah. Les quartiers généraux d’Al-Manar dans le quartier Haret Hreik, au sud de Beyrouth, ont aussi été touchés, tout comme les deux tours de transmission situées près de Baalbek, au nord-est de Beyrouth, et de Maroun al-Ras, au sud-Liban.
Selon le CPJ, alors qu’Al-Manar peut servir d’instrument de propagande pour le Hezbollah, on n’a aucune preuve que le Hezbollah utilise le média pour remplir des objectifs militaires. Les Conventions de Genève interdisent les attaques contre des cibles civiles, à moins que ces cibles ne servent des objectifs militaires. Le CPJ appelle Israël à « cesser immédiatement de cibler les installations des médias au Liban ».
La FIJ dit s’inquiéter que « lorsqu’un côté décide d’éliminer une entreprise de médias parce qu’il considère son message comme de la propagande, ce sont tous les médias qui sont menacés. En situation de conflit, les journalistes non armés ne peuvent être traités comme des combattants, quelles que soient leurs affiliations politiques. » La FIJ appelle Israël et le Hezbollah à « respecter les droits des journalistes de couvrir cette situation et de s’assurer que personne d’autre des médias ne perdra la vie pour avoir couvert le conflit ».
RSF dit s’apprêter à demander à la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits (IHFFC) de faire enquête sur les frappes aériennes israéliennes afin de déterminer si elles ont violé le droit humanitaire international. L’IHFFC a été créée en 1991 aux termes du Protocole I des Conventions de Genève afin d’examiner toutes les allégations sérieuses de violation du droit humanitaire international.
Dans d’autres incidents, le caméraman Rami Amichai a été blessé le 13 juillet par des éclats d’un obus lancé par le Hezbollah contre la ville côtière israélienne de Nahariya. Il a été transporté à l’hôpital.
Le 12 juillet, trois journalistes de la chaîne libanaise par satellite New TV ont été blessés gravement lorsque leur voiture a été frappée lors d’une attaque lancée par un hélicoptère israélien contre le pont al-Mahmoudiyeh, au sud-Liban, rapportent RSF et le CPJ. Le reporter Bassel al-Aridi et les caméramen Abed Khayat et Ziad Sawan se remettent de leurs blessures dans un hôpital de Beyrouth.
Plus de 380 Libanais et 42 Israéliens ont perdu la vie depuis près de deux semaines de conflit au Liban, commencé après que le Hezbollah eut lancé le 12 juillet une attaque contre des positions israéliennes, du côté israélien de la frontière avec le Liban, tuant trois soldats Israéliens et en capturant deux.
Consulter les sites suivants :
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4064&Language=EN
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18340
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/mideast/lebanon13july06na.html
– Dossier récapitulatif de Human Rights Watch sur le conflit : http://www.hrw.org/english/docs/2006/07/17/lebano13748.htm
– Le jeu de Nasrallah : http://www.thenation.com/doc/20060731/nasrallah_game
– OpenDemocracy : http://www.opendemocracy.net/globalization/hizbollah_3757.jsp
– CBC : http://www.cbc.ca/news/background/middleeast-crisis/index.html