Le journalisme devient de plus en plus dangereux en Indonésie, peut-on lire dans le rapport de fin dâannée de lâAlliance des journalistes indépendants (AJI) et dans un rapport de lâAlliance de la presse de lâAsie du Sud-Est (SEAPA) intitulé « 100 Attacks on Indonesian Journalists » [Cent attaques contre les journalistes indonésiens]. Ironiquement, ces attaques surviennent au […]
Le journalisme devient de plus en plus dangereux en Indonésie, peut-on lire dans le rapport de fin dâannée de lâAlliance des journalistes indépendants (AJI) et dans un rapport de lâAlliance de la presse de lâAsie du Sud-Est (SEAPA) intitulé « 100 Attacks on Indonesian Journalists » [Cent attaques contre les journalistes indonésiens]. Ironiquement, ces attaques surviennent au moment où la liberté de la presse gagne du terrain. De janvier à la mi-octobre 2000, lâAJI a recensé 118 cas de violence et de pressions exercées sur la presse. Les particuliers qui ont des griefs contre la presse ont de plus en plus recours à la violence. Dans de nombreux cas, celle-ci est perpétrée par des forces de sécurité privées et par des milices. Dans un cas, en mai dernier, les bureaux du « Jawa Pos » ont été envahis par le Banser NU, aile paramilitaire composée des jeunes de lâinfluente organisation islamique Nahdlatul Ulama (NU), ce qui a empêché la parution de lâédition dominicale du quotidien. Lors dâun autre incident survenu en juin, les bureaux du tabloïd « Bijak » de Padang ont été envahis et détruits par des étudiants et des chargés de cours de lâUniversité dâÃtat de Padang, mécontents dâun article qui avait été publié. La SEAPA rapporte que lâabsence de confiance dans le système judiciaire, ainsi que le coût et les retards dans les procédures judiciaires, figurent au nombre des raisons pour lesquelles les gens optent pour la « justice de rue » au lieu de se prévaloir des recours habituels.
LâAJI ajoute que la police a été impliquée dans treize cas de violence contre des journalistes, en plus de dix autres cas de pressions non physiques. De plus, les difficultés économiques que la presse doit affronter rendent la vie des journalistes encore plus pénible, car peu dâentreprises de presse traitent bien leurs journalistes. Les données de lâAJI montrent que quinze pour cent seulement des 705 entreprises de médias en exploitation dans le pays sont considérées comme étant en bonne situation financière. Un grand nombre de journalistes qui perdent leur travail ne touchent aucune indemnité de départ, tandis que ceux qui continuent à travailler doivent souvent survivre avec des salaires de misère.