La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF) attirent l’attention sur l’Algérie, où la presse indépendante organise aujourd’hui une journée sans journaux afin de protester contre l’arrestation de journalistes et le harcèlement des médias par le gouvernement. Au moins neuf journaux ? « Le Matin », « El-Khabar », « El-Watan », […]
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF) attirent l’attention sur l’Algérie, où la presse indépendante organise aujourd’hui une journée sans journaux afin de protester contre l’arrestation de journalistes et le harcèlement des médias par le gouvernement.
Au moins neuf journaux ? « Le Matin », « El-Khabar », « El-Watan », « Liberté » , « Le Soir d’Algérie », « L’Expression », « El-Fadjr », « Akhar Saâ » et « Erraï-El Am » ? interrompent leur parution le 22 septembre afin d’attirer l’attention internationale sur le sort des médias indépendants du pays. Au cours des deux derniers mois, les autorités ont accentué leurs efforts pour réduire la presse au silence, par des procédures judiciaires et des arrestations, dit RSF.
Les imprimeries du pays, contrôlées par l’État, ont menacé le 14 août de cesser d’imprimer six journaux indépendants s’ils ne remboursaient pas leurs dettes dans les 72 heures, signale le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Cette exigence était formulée en dépit d’ententes antérieures selon lesquelles les journaux pouvaient rembourser leurs dettes par versements, et que les sommes exigées n’étaient en fait pas dues avant plusieurs mois, selon les directeurs des journaux.
Les officiels algériens se servent des dettes des journaux pour exercer des pressions sur les publications indépendantes à cause de leur contenu, qui porte souvent sur des affaires de corruption gouvernementale, dit RSF.
Depuis le 14 août, au moins douze journalistes ont été arrêtés ou convoqués pour interrogatoire par les autorités. Deux d’entre eux, le directeur et rédacteur en chef du journal « Le Matin », Mohamed Bencichou, et le caricaturiste Ali Dilem, sont accusés d’insulte au chef de l’État. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent un an de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à 250 000 dinars (3 200 US $), dit RSF.
RSF a compilé une liste des journalistes arrêtés et convoqués pour interrogatoire au cours des deux derniers mois. Voir à http://www.rsf.org/article.php3?id_article=8011
Par ailleurs, la FIJ annonce qu’elle organise une manifestation le 24 septembre à Bruxelles en appui aux journalistes algériens. Elle invite les journalistes, les députés du Parlement et les groupes de défense de la liberté de la presse à se joindre à la manifestation. Une rencontre est prévue à 10 heures le 24 septembre au Résidence Palace-International Press Centre.
Pour plus de renseignements, consulter :
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=1950&Language=FR
– Index on Censorship : http://www.indexonline.org/news/20030922_algeria.shtml
– Campagne du PEN International sur l’Afrique du Nord : http://www.pen.org/freedom/algeria.htm
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/3196925.stm