Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le gouvernement du Panama utilise des lois de censure pour restreindre la liberté de la presse et punir les journalistes, de manière à étouffer le débat avant l’élection présidentielle du 2 mai. Dans une lettre adressée le 4 mars au Président du Panama, Ernesto Pérez Balladares, […]
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le gouvernement du Panama utilise des lois de censure pour restreindre la liberté de la presse et punir les journalistes, de manière à étouffer le débat avant l’élection présidentielle du 2 mai. Dans une lettre adressée le 4 mars au Président du Panama, Ernesto Pérez Balladares, le CPJ s’inquiète vivement de l’application de plus en plus rigide de ces lois, qui datent des dictatures militaires des années 70 et 80. Le CPJ demande au Président de « supprimer les lois de censure qui fixent les peines d’emprisonnement en cas de diffamation, qui prévoient la censure préalable, donnent au gouvernement le droit de réglementer la pratique du journalisme et criminalisent la critique du Président et des autres hauts dignitaires du gouvernement ». Selon la directrice générale du CPJ, Ann Cooper, « le fait que ces lois existent au Panama est déjà très inquiétant. Mais il est encore plus inquiétant de constater qu’un chef d’État élu démocratiquement ait recours à de telles lois pour étouffer toute discussion ouverte ».
Le CPJ rapporte qu' »au Panama, au moins 85 journalistes font actuellement l’objet de poursuites judiciaires pour diffamation criminelle, dans de nombreux cas en raison d’articles critiquant le Président Pérez Balladares ». Le nombre des cas de poursuites pour diffamation criminelle est à la hausse depuis le rejet, lors du référendum du 30 août 1998, d’une proposition de modification de la Constitution visant à permettre au Président en exercice de solliciter un second mandat. Les lois sur les médias prévoient des peines de prison pour les journalistes qui « répandent des nouvelles fausses, exagérées ou trompeuses », qui critiquent le Président ou d’autres personnalités importantes, ou qui font preuve d' »irrespect » à l’égard du gouvernement. Le CPJ remarque également que le gouvernement est habilité à imposer la censure préalable, ce qu’il fait « pour infliger des amendes aux journaux qui ont publié des photos de femmes en maillot de bain et pour suspendre des journalistes jugés responsables de tenir des propos vulgaires ». On peut trouver la lettre, en versions anglaise et espagnole, sur le site web du CPJ, à l’adresse http://www.cpj.org. »>http://www.cpj.org »>http://www.cpj.org.