Le gouvernement du Swaziland a accepté d’embaucher un expert juridique du Secrétariat du Commonwealth afin d’entreprendre la révision de ses lois controversées sur les médias, rapporte l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA). La révision doit commencer en juin 2006. Elle fait suite à l’adoption, en février dernier, d’une nouvelle constitution, […]
Le gouvernement du Swaziland a accepté d’embaucher un expert juridique du Secrétariat du Commonwealth afin d’entreprendre la révision de ses lois controversées sur les médias, rapporte l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA).
La révision doit commencer en juin 2006. Elle fait suite à l’adoption, en février dernier, d’une nouvelle constitution, qui accorde aux citoyens des libertés limitées. Un porte-parole du gouvernement a déclaré le 12 mai que tous les intervenants dans le monde des médias seraient consultés pendant tout le processus de révision, et que la révision n’affecterait pas la rédaction de la Loi sur l’accès à l’information, actuellement en cours.
Il y a à l’heure actuelle jusqu’à 32 lois « inamicales » sur les médias en vigueur au Swaziland, selon une étude du MISA datant de 2003. Ces lois comprennent entre autres le Décret de 1973, qui investit le Roi du Swaziland de pouvoirs étendus afin de restreindre les libertés d’expression, d’association et d’assemblée, et la Loi sur le Secret, qui interdit aux journalistes de publier des informations que le gouvernement considère comme secrets.
D’après l’étude mondiale de 2006 de la liberté de la presse, réalisée par Freedom House, le Swaziland est classé comme un pays « non libre ». « La liberté d’expression est gravement restreinte, en particulier en ce qui concerne les questions politiques ou les sujets qui ont trait à la famille royale. En l’absence d’une charte ou d’une déclaration des droits, il n’existe aucune protection juridique pour les journalistes et les artisans des médias au Swaziland », fait remarquer Freedom House.
Par ailleurs, le MISA-Swaziland et plusieurs associations de journalistes swazis ont fini par s’entendre en vue de créer une organisation bénévole d’auto-réglementation pour les médias, trois ans après sa proposition initiale. La Commission des plaintes sur les médias (Media Complaints Commission) permettra au public de porter plainte à propos de la couverture dans la presse écrite et dans les médias électroniques. La Commission sera financée par des contributions mensuelles des médias participants.
Les médias du Swaziland se battaient depuis 1997 pour mettre au point un mécanisme bénévole d’autoréglementation, soit depuis que la Loi sur le Conseil des médias, imposée par le gouvernement, avait été cassée par le Parlement après une opposition acharnée de la part des journalistes et des propriétaires des médias.
Consulter les sites suivants :
– MISA : http://www.misa.org/swaziland.html
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=16&year=2005&country=6839
– Rapport de l’Institut international de la presse sur le Swaziland : http://tinyurl.com/nymrd
– Beyond Royal Rule : http://allafrica.com/stories/200604270858.html