Le Centre du journalisme indépendant (IJC) du Nigéria rapporte que la nécessité, pour les médias, de servir dâagents dâunification dans les sociétés pluralistes et multiculturelles dâAfrique a été au cÅur du congrès qui sâest tenu le mois dernier à Abuja, au Nigéria, sous le thème « Médias dans les sociétés pluralistes : Rôles, responsabilités et possibilités ». […]
Le Centre du journalisme indépendant (IJC) du Nigéria rapporte que la nécessité, pour les médias, de servir dâagents dâunification dans les sociétés pluralistes et multiculturelles dâAfrique a été au cÅur du congrès qui sâest tenu le mois dernier à Abuja, au Nigéria, sous le thème « Médias dans les sociétés pluralistes : Rôles, responsabilités et possibilités ». Dans une démocratie nouvelle et fragile confrontée aux forces potentiellement fractionnelles que constituent la religion, les rivalités ethniques et le régionalisme, les congressistes ont affirmé que « les médias restent la seule institution capable dâunifier la population ». LâIJC rapporte aussi que lâun des conférenciers à sâadresser au congrès, qui rassemblait des propriétaires et des administrateurs de médias, et des intervenants du milieu, le président de lâOpen Society Institute, George Soros, a invité les médias à « contribuer à favoriser la coexistence harmonieuse entre les divers groupes du Nigéria ». Le congrès, qui sâest tenu du 11 au 13 décembre, était organisé conjointement par lâIJC, lâInstitut Panos et le New York University Center for War, Peace and the News Media [Centre de lâUniversité de New York sur la guerre, la paix et les médias dâinformation].
Entre-temps, les médias nigérians ont reçu éloges et critiques pour leur rôle depuis le début de la transition vers la démocratie, en mai 1999, rapporte un article de Kabir Alabi Garba publié le 1er janvier dans le journal nigérian « Guardian » et reproduit dans le bulletin de lâIJC, « Media Monitor ». Garba constate que « pour la première fois en près de deux décennies, les médias nigérians ont fonctionné pendant douze mois dâaffilée en régime démocratique ». On a enregistré de nombreuses plaintes à propos de reportages irresponsables et dépourvus dâéthique, non seulement de la part de responsables du gouvernement, mais aussi de certains journalistes. Entre autres causes dâinquiétude que cite Garba, on note lâexistence dâun « journalisme tribal » reflétant des partis pris ethniques et exprimant la perception de déséquilibres régionaux dans la couverture des nouvelles. Lâarticle cite néanmoins les éloges adressés par une organisation non gouvernementale du Nigéria, Media Rights Agenda, pour le rôle que jouent les médias afin de « favoriser lâobligation de la démocratie à rendre des comptes », ainsi quâun sondage dâopinion qui indique quâune majorité de Nigérians, surtout ceux de la région Sud-Sud, sont satisfaits du comportement des médias depuis mai 1999.
Avant le retour à la démocratie, le Nigéria était considéré comme lâun des pires endroits du monde où être journaliste, et les journalistes nigérians jouaient un rôle clé dans la lutte en faveur de la démocratie. Les conditions de la liberté de la presse se sont améliorées, mais dâimportantes violations y sont toujours commises, comme lâagression perpétrée dans lâÃtat de Kano le 7 janvier contre le correspondant de la Voix de lâAmérique Mallam Mohammed Ahmad Kwallam, agression au cours de laquelle il a été grièvement blessé, dâaprès un rapport de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).