Dernière menace à la liberté d’expression en République démocratique du Congo : deux journalistes ont été fouettés. Selon Reporters sans frontières (RSF), le 26 juillet, Jean Marie Kashila, journaliste à l’agence congolaise de presse (ACP), et Bienvenu Tshiela, journaliste à Kasaï Horizon radio-télévision (KHRT), ont été fouettés par des policiers dans la ville de Mbuji-Mayi, […]
Dernière menace à la liberté d’expression en République démocratique du Congo : deux journalistes ont été fouettés. Selon Reporters sans frontières (RSF), le 26 juillet, Jean Marie Kashila, journaliste à l’agence congolaise de presse (ACP), et Bienvenu Tshiela, journaliste à Kasaï Horizon radio-télévision (KHRT), ont été fouettés par des policiers dans la ville de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï oriental. Les membres de la police congolaise auraient agi sur l’ordre du vice-gouverneur de la province, Kalala Kaniki. Celui-ci reprocherait aux journalistes de l’avoir critiqué dans différents articles et reportages. Kaniki avait déjà fait fouetter, l’année dernière, un journaliste, Robert Ndaye Tshisense.
Selon les informations obtenues par RSF, le 22 juillet 1999, le ministre de l’Information a adressé une lettre circulaire à des radios et télévisions privées pour leur signifier l’interdiction de diffuser des émissions étrangères, dit RSF. La mesure concerne Radio Elikya, qui diffuse des émissions de Radio Vatican, Raga FM qui reprend des émissions de la Voix de l’Amérique et de la « British Broadcasting Corporation », et RTKM qui relaie sur ses ondes les journaux parlés de Radio France Internationale (RFI) et les journaux télévisés de France 2. « Le ministre a justifié cette décision, dit RSF, en expliquant que le cahier des charges signé entre le ministère et les radios et télévisions citées plus haut ne permet pas la diffusion de telles émissions. » RSF fait cependant remarquer que ces stations de radio et de télévision n’ont pas signé le cahier des charges. Par ailleurs, dit RSF, cette interdiction est en complète contradiction avec les articles 50 et 51 de la loi N°96-002 de juin 1996 qui garantissent « le droit de produire, de transmettre, et de recevoir tous les produits de la communication audiovisuelle ».
Le 21 juillet, des rebelles se sont emparés de l’équipement de la station de radio rurale privée « Maendeleo », ce qui la condamne à la disparition. Selon RSF, les soldats du Rassemblement congolais pour la démocratie (RDC) ont confisqué l’émetteur et la console de mixage de « Maendeleo », qui diffusait depuis décembre 1993 sur la ville de Bukavu. L’incident s’est produit après une visite des autorités du quartier-général du RCD à Bukavu et la nomination de Masirika Bisimwa à la tête de la division de la presse et de l’information. RSF presse le RDC de « garantir la liberté d’expression dans les zones contrôlées par le RDC ».
Selon RSF, Jean-Fidèle Mamba est détenu depuis le 20 mai pour deux articles de « La Manchette » sur le Président Laurent-Désiré Kabila et intitulés « Kabila aux abois » et « Kabila furieux contre Kakudji ». De plus, le rédacteur en chef du quotidien « La Libre Afrique », Freddy Loseke Lisumbu, a été arrêté le 27 mai et accusé de « diffamation » pour avoir publié dans son édition du 25 mai un article intitulé « Mécontentement général à la Police nationale ». Selon RSF, l’article « soutenait que l’inspecteur général de la Police nationale avait âplacé’ ses fils à des postes importants au lieu de personnes considérées comme âmieux qualifiées’ « . Loseke Lisumbu a été remis en liberté le 23 juillet.
Au début de juillet, le groupe HRW « a accusé les rebelles du RDC et le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila d’intensifier le harcèlement contre les défenseurs des droits de la personne ». HRW affirme que ces militants courent aussi des risques dans les pays voisins. Suliman Baldo, recherchiste de la division africaine de HRW, a fait remarquer que « les parties en lutte au Congo ne veulent pas de témoins de leurs violations des droits ».