En Colombie, les médias baignaient dans un « climat de terreur » en 2006, année pendant laquelle le nombre des violations de la liberté de la presse s’est considérablement accru, selon ce que révèle un nouveau dossier de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP), dont le […]
En Colombie, les médias baignaient dans un « climat de terreur » en 2006, année pendant laquelle le nombre des violations de la liberté de la presse s’est considérablement accru, selon ce que révèle un nouveau dossier de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP), dont le siège est à Bogotá.
La FLIP a recensé 140 violations en 2006, une augmentation de 37 pour 100 par rapport à l’année précédente. Les groupes paramilitaires seraient responsables du plus grand nombre de ces violations, et sont suivis par l’armée et la police nationale. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarios de Colombia, FARC), un groupe de la guérilla, arrivait au troisième rang.
Les menaces sont toujours la forme la plus fréquente d’agression contre les journalistes, en dépit de l’engagement des groupes paramilitaires de démobiliser et de rendre leurs armes. Soixante-dix-sept menaces, impliquant 88 victimes, ont été recensées par la FLIP. Encore une fois, les groupes paramilitaires étaient les premiers coupables, responsables en effet de presque un tiers des menaces, suivis des FARC.
Les violations de la liberté de la presse ont atteint un sommet en mars et en mai, lorsque des campagnes électorales se sont déroulées dans le pays. La FLIP a recensé 20 et 21 violations, respectivement, pendant ces deux mois.
Presque deux mois se sont écoulés en 2007, et les attaques contre les journalistes ne semblent pas sur le point de s’atténuer. Pendant la semaine qui s’est écoulée depuis que la FLIP a émis son rapport annuel, trois journalistes ont été visés.
Le 13 février 2007, le photojournaliste José David Martínez, du « Vanguardia Liberal », a été menotté et agressé par des policiers pendant qu’il assurait la couverture d’une agression ratée contre un fonctionnaire à Barrancabermeja. Un caméraman de « Enlace Televisión », John Jairo Herrera, a aussi été agressé.
Le 7 février 2007, un nouveau mandat d’arrestation a été lancé contre Freddy Muñoz, le correspondant colombien de la chaîne de télévision pan-latino-américaine « Telesur », fait remarquer Reporters sans frontières (RSF). Des fonctionnaires de l’appareil judiciaire ont prétendu être en possession de nouveaux éléments de preuve indiquant que Muñoz avait fourni un soutien logistique à un attentat à la bombe commis par les FARC en 2002.
Muñoz avait d’abord été arrêté le 19 novembre 2006 et détenu pendant 50 jours. Il a été libéré le 9 janvier 2007, après qu’un procureur eut invoqué l’absence de preuve. Il s’est depuis réfugié dans la clandestinité.
Consulter les sites suivants :
– Sommaire du rapport de la FLIP : http://ifex.org/en/content/view/full/81087/
– Rapport de la FLIP en espagnol : http://www.flip.org.co/secciones/informes/2006/informe_2006_flip.doc
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20356
– Rapport du Comité pour la protection des journalistes sur la Colombie : http://www.cpj.org/attacks06/americas06/col06.html