Le tsunami qui a ravagé les communautés côtières d’Asie en décembre 2004 a eu un impact particulièrement dévastateur sur les médias de la région indonésienne d’Aceh, déchirée par la guerre. Une centaine environ des 1 000 journalistes de la région ont perdu la vie et 70 autres ont dû se réfugier dans des camps, selon […]
Le tsunami qui a ravagé les communautés côtières d’Asie en décembre 2004 a eu un impact particulièrement dévastateur sur les médias de la région indonésienne d’Aceh, déchirée par la guerre. Une centaine environ des 1 000 journalistes de la région ont perdu la vie et 70 autres ont dû se réfugier dans des camps, selon une estimation.
Mais près d’un an après cet événement catastrophique, les médias d’Aceh préparent leur retour et trouvent qu’ils sont plus libres qu’avant de couvrir l’actualité, d’après ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Écrivant dans le dernier numéro du magazine du CPJ, « Dangerous Assignments » [Affectations dangereuses], le journaliste pigiste Shawn Crispin dit que presque toutes les 45 stations de radio, ou à peu près, qui ont été frappées par le tsunami, sont maintenant de retour en ondes.
TVRI-Aceh, la seule station de télévision locale, a aussi recommencé à diffuser, et le populaire quotidien « Serambi » a repris sa place dans les kiosques, en dépit de la perte de 54 de ses 200 employés, ainsi que de ses bureaux et de son imprimerie.
Les conditions de couverture des nouvelles sont devenues moins restrictives depuis le tsunami, fait remarquer Crispin. Le gouvernement indonésien a allégé de nombreuses restrictions qu’il avait imposées à la couverture de l’actualité en Aceh, permettant aux journalistes locaux et étrangers d’accéder aux zones touchées par le tsunami.
La soif du public pour des informations sur les efforts de reconstruction en Aceh a également permis aux médias locaux de rapporter l’information plus librement. Et en août 2005, un accord de paix était signé entre l’Indonésie et les rebelles du Mouvement Aceh libre (GAM), qui mettait fin à 30 ans de guerre civile.
En réponse, les journalistes locaux mettent à l’épreuve les nouvelles limites. « Avant le tsunami, nous subissions des pressions du GAM et du TNI (l’armée indonésienne) », dit le rédacteur en chef du « Serambi », Syambul Kahar. « Même lorsque nous écrivions un reportage équilibré, des deux côtés on était furieux contre nous. Maintenant, personne n’exerce de pressions sur nous. Nous pouvons jouer un rôle indépendant. »
Lire dans « Dangerous Assignments » le reportage intégral intitulé « After the Flood » : http://www.cpj.org/Briefings/2005/DA_fall05/DA_fall-05_FINAL.pdf
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks04/asia04/indonesia.html
– Rapport de 2003 du CPJ sur Aceh : http://www.cpj.org/Briefings/2003/aceh_03/aceh_03.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2907&Language=EN
– Profil de Serambi : http://ifex.org/en/content/view/full/63715/
– IJNet : http://tinyurl.com/a5o86
– Radio 68H et l’aide consécutive au tsunami en Aceh : http://tinyurl.com/bqwjt