Au Tadjikistan, les médias indépendants, à ce qu’il semble, sont peu à peu acculés à la disparition. Au cours de la dernière année, quatre grands journaux d’opposition ont fermé leurs portes tandis que les autorités refusaient d’émettre de nouvelles licences aux radiodiffuseurs, poussant l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à tirer […]
Au Tadjikistan, les médias indépendants, à ce qu’il semble, sont peu à peu acculés à la disparition. Au cours de la dernière année, quatre grands journaux d’opposition ont fermé leurs portes tandis que les autorités refusaient d’émettre de nouvelles licences aux radiodiffuseurs, poussant l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à tirer la sonnette d’alarme devant la situation.
Le Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias, Miklos Haraszti, a fait part de son inquiétude en constatant que quatre journaux – « Ruzi Nav », « Nerui Sukhan », « Odamu Olan » et « Adolat » – ne paraissent plus. Deux imprimeries responsables de l’impression des journaux – Jiyonkhon et Kayho ? ont également fermé leurs portes.
En août 2004, les autorités ont procédé à la fermeture de Jiyonkhon en alléguant de prétendues fraudes fiscales. Auparavant, Jiyonkhon avait été la seule imprimerie qui consentait à imprimer « Ruzi Nav », « Nerui Sukhan », « Odamu Olan » et d’autres journaux indépendants. Une imprimerie du Kirghizistan voisin a offert de prendre en charge le « Ruzi Nav » et en a imprimé un tirage en novembre 2004. Les journaux, cependant, ont été confisqués à leur arrivée à Douchanbé par les responsables tadjiks des taxes au transport.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) les autorités tadjiks ont fermé le « Nerui Sukhan » à quatre reprises depuis sa fondation en 2003, par des taxes politiques et des inspections réglementaires. L’hebdomadaire a publié des reportages sur la corruption gouvernementale et présentait à ses lecteurs une précieuse option de rechange face aux médias d’État.
Le 25 août 2005, le rédacteur en chef du « Nerui Sukhan », Mukhtor Bokizoda, était condamné à deux ans de « correction par le travail » et à une amende de 1 500 somoni tadjiks (500 $ US) après avoir été reconnu coupable de vol. D’après le CPJ, les accusations étaient de nature politique et pourraient constituer une tentative pour expulser le journal du marché en prévision des élections présidentielles de 2006. Bokizoda était également propriétaire de l’imprimerie « Kayho » et dirigeait la Fondation pour la mémoire et la protection des journalistes, un groupe de défense de la liberté de la presse.
Haraszti fait remarquer par ailleurs que le gouvernement n’a pas délivré les nouvelles licences de radiodiffusion, en dépit des requêtes répétées émanant de son bureau depuis un an. « Je me dois de vous demander d’inverser de toute urgence la situation », a indiqué Haraszti dans une lettre au ministre des Affaires étrangères du Tadjikistan, Talbak Nazarov.
Les stations de radio et de télévision indépendantes se heurtent souvent à des difficultés lorsqu’elles demandent des licences d’exploitation, dit Human Rights Watch. En septembre 2003, le Comité d’État de la Radio et de la Télévision a refusé d’accorder une licence d’exploitation de télévision à l’agence de nouvelles « Asia Plus », affirmant que celle-ci n’avait ni l’équipement technique ni le personnel qualifié nécessaires. Asia Plus soutient que le comité n’a jamais examiné son équipement ni son personnel.
Consulter :
– OSCE : http://www.osce.org/fom/item_1_16152.html
– RSF: http://www.rsf.org/une_pays-31.php3?id_mot=333&Valider=OK
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks04/europe04/tajik.html
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/tajiki9897.htm
– Rapport de l’IRIN sur le Tadjikistan : http://tinyurl.com/cb7z6
– Radio Free Europe : http://tinyurl.com/7m4ba