Les membres de l’IFEX sont outrés de la condamnation d’une douzaine de militants de la démocratie à plus de deux ans de prison, et soulignent que cela représente le dernier indice de la répression exercée par le gouvernement syrien contre les groupes d’opposition. Les militants, dont trois sont des journalistes (Ali Abdullah, Akram Al-Bunni et […]
Les membres de l’IFEX sont outrés de la condamnation d’une douzaine de militants de la démocratie à plus de deux ans de prison, et soulignent que cela représente le dernier indice de la répression exercée par le gouvernement syrien contre les groupes d’opposition.
Les militants, dont trois sont des journalistes (Ali Abdullah, Akram Al-Bunni et Fayez Sara), ont été condamnés le 29 octobre à 30 mois de prison pour avoir « affaibli le sentiment national » et « répandu des nouvelles fausses ou exagérées susceptibles d’affecter le moral du pays ». Après l’annonce des peines, les douze prévenus ont joint les mains et crié des mots d’ordre démocratiques.
Les militants sont tous membres de la Déclaration de Damas, une vaste coalition de partis politiques et de militants indépendants créée en 2005, qui demande un changement démocratique non violent en Syrie. Ils sont détenus depuis leur participation en décembre dernier à une assemblée qui visait à créer un conseil national pour le groupe et à élire une direction.
Selon Human Rights Watch, qui a assisté au prononcer des sentences, les chefs d’accusation avaient des motivations politiques. « Dans un manoeuvre transparente visant à faire taire ses critiques, le gouvernement emprisonne les militants de la démocratie rien que pour avoir assisté à une assemblée », dit Human Rights Watch. « Le procès n’a été qu’une couverture pour légitimer la répression des groupes d’opposition et des critiques non violents. »
D’autres membres de l’IFEX, dont ARTICLE 19, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF), ont aussi appelé le président Bashar al-Assad à annuler immédiatement les condamnations et à ordonner la libération des prisonniers. RSF invite la communauté internationale, notamment l’Union européenne, dont la présidence est assumée à l’heure actuelle par la France, à s’intéresser davantage au sort des prisonniers d’opinion en Syrie.
Riad Seif, ancien député au parlement figurant au nombre des condamnés, a déclaré « je pense que nous ne sommes pas jugés par cette cour, mais par un pouvoir qui compte sur l’état d’urgence et les services de sécurité ».
D’après RSF, la Syrie arrive maintenant au deuxième rang, après l’Iran, des pays du Moyen-Orient qui emprisonnent le plus de gens des médias, avec un total de quatre journalistes et de cinq cyberdissidents actuellement détenus. Elle arrive au 159e rang sur 173 pays au classement par RSF de la liberté de la presse dans le monde.
Le pays possède un lourd dossier de poursuites contre les militants politiques qui expriment leurs opinions de manière non violente. En mai 2007, la deuxième Chambre pénale de Damas a condamné quatre militants éminents, dont l’écrivain bien connu Michel Kilo et le militant politique Mahmoud Issa, à des peines de trois à dix ans de prison pour avoir « affaibli le sentiment national » après qu’ils eurent signé une déclaration appelant à de meilleures relations entre la Syrie et le Liban.
RSF rapporte qu’un juge de la cour d’appel de Damas a accordé le 2 novembre une libération conditionnelle à Kilo, mais que le procureur général de Damas a interjeté appel de la décision « dans l’intérêt de la loi » et que Kilo n’a toujours pas été libéré.
Signer ici la pétition de RSF pour obtenir la libération de Michel Kilo : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19757
Consulter les sites suivants :
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/6javt4
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/58x3lu
– FIJ : http://tinyurl.com/6xe9as
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=29118
– RSF, à propos de Kilo : http://tinyurl.com/5ra4lw
(5 novembre 2008)