Israël devrait cesser de viser les journalistes palestiniens et les agences de nouvelles de Palestine, et permettre immédiatement aux correspondants étrangers d’accéder à la Bande de Gaza, conformément à une décision de la Haute cour rendue la semaine dernière, disent les membres de l’IFEX. Le 2 janvier, Israël a accepté de permettre à huit journalistes […]
Israël devrait cesser de viser les journalistes palestiniens et les agences de nouvelles de Palestine, et permettre immédiatement aux correspondants étrangers d’accéder à la Bande de Gaza, conformément à une décision de la Haute cour rendue la semaine dernière, disent les membres de l’IFEX.
Le 2 janvier, Israël a accepté de permettre à huit journalistes étrangers d’entrer à Gaza à l’ouverture des postes frontaliers d’Israël à Gaza – dans le sillage d’une pétition déposée auprès de la Haute cour par l’Association de la Presse étrangère. Mais le plan a été abandonné tandis que les combats s’intensifient autour du poste de contrôle d’Erez, principal point de passage civil entre Israël et Gaza.
Human Rights Watch, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) pressent Israël d’ouvrir Gaza aux journalistes et aux surveillants des droits de la personne pour couvrir les actions des deux côtés. « Leur présence peut décourager les violations des parties aux prises et contribuer à sauver des vies », dit Human Rights Watch.
L’interdit empêche plus de 400 journalistes étrangers présents en Israël de couvrir à partir de Gaza l’assaut d’Israël contre le Hamas, ce qui a suscité l’accusation qu’Israël tente de contrôler l’information. L’interdit rend aussi les journalistes et reporters palestiniens indépendants déjà à Gaza encore plus vulnérables – surtout lorsque les Forces de Défense israéliennes (FDI) violent le droit international en ciblant les médias, disent le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias (MADA) et les membres de l’IFEX.
Le photographe local Hamza Shahin, photographe de l’agence de nouvelles Shehab, est mort la semaine dernière des suites des blessures subies lors d’un raid aérien d’Israël le 7 décembre dans le nord de Gaza, rapporte la FIJ. Les forces armées israéliennes ont également attaqué dans la Bande de Gaza des véhicules qui portaient l’indication « Presse » ou « TV » et un autre cameraman a été blessé, dit la FIJ.
Le 5 janvier, huitième jour de sa campagne militaire, les FDI ont tiré deux missiles dans les bureaux de l’hebdomadaire de nouvelles « Al-Risala », affilié au Hamas, dit le CPJ. L’attaque a détruit tout l’équipement au quartier général du journal, installé dans un immeuble résidentiel lui-même situé dans un secteur fortement peuplé de Gaza. Aucun employé n’a été tué ni blessé dans le raid survenu en pleine nuit, mais les dommages structurels ont forcé les résidents à abandonner l’immeuble.
Dans les minutes qui ont suivi ce bombardement, les FDI ont également bombardé al-Rantisi, la presse à imprimer commerciale qui publie « Al-Risala », dit le CPJ. Le journal n’a pas paru dans les kiosques à journaux depuis le 30 décembre parce que le personnel a été incapable de se rendre au travail à cause des combats.
Les FDI ont aussi continué à s’emparer sporadiquement des fréquences de la station de radio Sawt al-Sha’b et de Al-Aqsa TV, basées à Gaza, et à diffuser de la propagande militaire israélienne appelant les Palestiniens à abandonner le Hamas, indique le CPJ. Le 29 décembre, les FDI ont bombardé le quartier général de Al-Aqsa, la détruisant entièrement, rapportent les membres de l’IFEX. La station continue de diffuser à partir d’un endroit retiré.
Les membres de l’IFEX rappellent aux autorités israéliennes que les journalistes et les installations des médias constituent des cibles civiles, et qu’elles sont protégées aux termes de la Résolution 1738 des Nations Unies. « Le droit international prévoit sans ambiguïté la protection des journalistes, même lors d’opérations militaires, et que les installations des médias ne peuvent être visées que si elles servent une fonction militaire », dit le CPJ.
Depuis le début novembre 2008, lorsque le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a commencé à se détériorer, le gouvernement israélien a restreint de façon importante l’accès des journalistes étrangers et des surveillants des droits de la personne à la Bande de Gaza, et personne n’a été autorisé à entrer depuis le début de l’actuelle offensive militaire, le 27 décembre. Le gouvernement israélien interdit depuis longtemps aux journalistes israéliens d’entrer à Gaza par crainte pour leur sécurité, mais les reporters étrangers pouvaient y entrer.
Dans le passé, les officiels israéliens faisaient connaître leur déplaisir devant la couverture des événements à Gaza par les médias internationaux, affirmant qu’elle exagérait les souffrances des Palestiniens tandis qu’elle ne stipulait pas toujours avec clarté que les actions de l’armée israélienne répondaient aux attaques des Palestiniens. Des officiels ont déclaré qu’ils préféraient que les Palestiniens fassent les reportages de Gaza.
Par ailleurs, les FDI ont également entrepris la lutte pour conquérir « les coeurs et les esprits en ligne ». Le 29 décembre, les FDI sont devenues la première armée nationale à créer une chaîne particulière sur YouTube, qui montre des séquences d’attaques à la roquette contre Israël, des caches d’armes et des camions de secours entrant à Gaza, rapporte vnunet.com.
D’après des responsables sanitaires palestiniens, les attaques israéliennes ont tué plus de 600 Palestiniens à Gaza lors de la dernière offensive, dont un quart environ étaient des civils.
Consulter les sites web suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/8st3dv
– Human Rights Watch : http://preview.tinyurl.com/7j8wht
– FIJ : http://tinyurl.com/9e3fbs
– MADA : http://www.madacenter.org
– Haaretz.com : http://tinyurl.com/8xwsnl
– vnunet.com : http://tinyurl.com/a4gv2h
(7 janvier 2008)