Alarmés par des déclarations des autorités sri lankaises menaçant les journalistes, 31 groupes membres et partenaires de l’IFEX ont signé le 20 juin une lettre conjointe demandant une action des Nations Unies. La lettre au Secrétaire général Ban Ki-moon, rédigée à l’initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), dit que ces déclarations « font […]
Alarmés par des déclarations des autorités sri lankaises menaçant les journalistes, 31 groupes membres et partenaires de l’IFEX ont signé le 20 juin une lettre conjointe demandant une action des Nations Unies. La lettre au Secrétaire général Ban Ki-moon, rédigée à l’initiative de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), dit que ces déclarations « font courir aux journalistes un grave danger ».
Publiés le 5 juin sur le site web du ministère de la Défense, ces commentaires qualifiaient d’« ennemis de l’État » les journalistes critiques de l’effort de guerre du Sri Lanka contre les rebelles tamouls et affirmaient que les forces armées prendraient « toutes les mesures nécessaires pour faire cesser cette traîtrise journalistique ». Le ministère a pris à partie le Mouvement des médias libres (Free Media Movement, FMM), un groupe membre de l’IFEX.
Les signataires de la lettre affirment que ces déclarations « risquent d’encourager ceux qui exercent une violence extrême contre les journalistes et autres professionnels des nouvelles ». Ils citent la Résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le journalisme dans les zones de conflit, qui enjoint à toutes les parties à un conflit armé de respecter l’indépendance professionnelle et les droits des journalistes et du personnel qui leur est associé.
En janvier dernier, ajoute la lettre, le commandant de l’armée, le major-général Sarath Fonseka, « a qualifié quelques journalistes de traîtres ». En novembre 2007, une frappe des forces aériennes sri lankaises contre la station de radio des rebelles du Front de libération des Tigres de l’Élam Tamoul (LTTE) a tué au moins trois membres du personnel.
La lettre demande au Secrétaire général de presser tous les États membres des Nations Unies de respecter la résolution 1738 et d’aider à convaincre le gouvernement du Sri Lanka de retirer ces déclarations et de cesser toutes ses actions qui minent l’indépendance et la sécurité de la communauté journalistique.
Le 14 juin, le FMM rapportait que des menaces de mort avaient été proférées au téléphone contre la journaliste d’enquête Frederica Jansz, rédactrice du mensuel « Montage » et coordonnatrice adjointe pour l’Asie du Sud de l’International News Safety Institute (INSI).
Les « appels à réparation de la part du gouvernement et des agences d’application de la loi pour des centaines de menaces adressées aux médias au cours de la dernière année ayant complètement échoué », déclare le FMM, « nous en appelons à tous les acteurs démocratiques, locaux et internationaux, pour qu’ils s’assurent que la sécurité des journalistes et la liberté des médias sont protégées au Sri Lanka ».
Consulter les sites suivants :
– Action conjointe des membres de l’IFEX : http://tinyurl.com/5khmee
– Réponse du FMM aux attaques : http://tinyurl.com/695ktn
– Menaces contre la coordonnatrice de l’INSI : http://tinyurl.com/3s7nkb
(24 juin 2008)