Cela fait un an que le populaire journaliste tamoul J.S. Tissainayagam, « Tissa », est détenu au Sri Lanka. Après avoir été détenu pendant cinq mois sans explications, il a soudainement été accusé de promouvoir le terrorisme; il détient le malheureux privilège d’être le premier journaliste sri lankais à être inculpé de terrorisme pour avoir […]
Cela fait un an que le populaire journaliste tamoul J.S. Tissainayagam, « Tissa », est détenu au Sri Lanka. Après avoir été détenu pendant cinq mois sans explications, il a soudainement été accusé de promouvoir le terrorisme; il détient le malheureux privilège d’être le premier journaliste sri lankais à être inculpé de terrorisme pour avoir fait son travail.
Joignez-vous à la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression et aux groupes de presse du Sri Lanka pour exiger la libération inconditionnelle de Tissa qui, selon eux, est soumis à des ajournements arbitraires du tribunal et dont l’état de santé serait mauvais.
Tissa, administrateur du site web de nouvelles « OutreachSL » et chroniqueur au « Sunday Times », un journal respecté, a été arrêté le 7 mars 2008 par la Division des enquêtes sur le terrorisme de la police du Sri Lanka. Il est détenu parce qu’il cherchait à s’informer sur deux de ses collègues, Vettivel Jasikaran et Vadivel Valamathy, qui avaient été arrêtés la veille.
À l’origine, son arrestation semblait reliée au site tamoul de nouvelles qu’il rédige. Mais en août dernier, il a été inculpé de promotion du terrorisme dans le magazine « Northeastern Monthly », qu’il a publié brièvement en 2006. Le magazine critiquait le rôle du gouvernement dans la guerre civile du Sri Lanka. Jasikaran et Valamathy ont été accusés d’aider et de soutenir Tissainayagam; le « Monthly », qui a cessé de paraître en 2007, était publié par l’entreprise d’impression de Jasikaran. Le seul lien de Valamathy avec cette affaire semble être sa relation avec Jasikaran.
Les trois journalistes risquent 20 ans de prison chacun en cas de culpabilité sur tous les chefs d’accusation, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
« Le traitement de Tissainayagam et le recours à la Loi sur la prévention du terrorisme ont créé un dangereux précédent dans les efforts pour faire taire les voix indépendantes et la critique au Sri Lanka, surtout en ce qui concerne la couverture de la conduite de la guerre au Sri Lanka », dit la Mission internationale.
En cas de reconnaissance de la culpabilité de Tissa, cela « affectera réellement le droit de la population à la liberté de l’information » et cela créera un dangereux précédent pour les autres reporters qui oseront prendre la parole, dit le Free Media Movement (FMM) du Sri Lanka.
Le Sri Lanka est considéré depuis longtemps comme l’un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes. Le CPJ recense 10 journalistes assassinés de manière préméditée depuis 1999, sans aucune poursuite ni condamnation.
Depuis 2006, la Mission internationale de la liberté de la presse et d’expression au Sri Lanka a effectué trois séjours dans le pays. La mission inclut six membres de l’IFEX : ARTICLE 19, le CPJ, la Fédération internationale des journalistes (FIJ), l’Institut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF) et l’Association mondiale des journaux (AMJ).
Lire une chronique de Tissa dans le « Sunday Times » rédigée juste avant son arrestation, à http://sundaytimes.lk/080224/Columns/telescope.html
Consulter également les sites suivants :
– Déclaration de la Mission internationale : http://i-m-s.dk/node/612
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/dat63l
– Rapport du CPJ sur la complicité du gouvernement du Sri Lanka dans la détérioration de l’environnement médiatique du pays, « Failure to investigate » (Négligence à enquêter) : http://tinyurl.com/df7b59
– Human Rights Watch : http://tinyurl.com/d5kvxd
– Page de l’IFEX sur le Sri Lanka : http://tinyurl.com/bjpy84
(11 mars 2009)