Huit militants de Reporters sans frontières (RSF), qui profitaient de l’occasion que leur offrait le lancement, par le président français Nicolas Sarkozy, de l’Union pour la Méditerranée, ont été arrêtés parce qu’ils dénonçaient le dossier minable de la Syrie au chapitre de la libre expression. Peu avant le début du défilé du 14 Juillet sur […]
Huit militants de Reporters sans frontières (RSF), qui profitaient de l’occasion que leur offrait le lancement, par le président français Nicolas Sarkozy, de l’Union pour la Méditerranée, ont été arrêtés parce qu’ils dénonçaient le dossier minable de la Syrie au chapitre de la libre expression.
Peu avant le début du défilé du 14 Juillet sur les Champs Elysée à Paris, un groupe de 20 militants de RSF distribuait des tracts sur la situation de la liberté de la presse en Syrie et agitait des affiches où figuraient les photos des journalistes emprisonnés en Syrie, en Tunisie, en Égypte et au Maroc. La police les a retirés par la force de la zone et a arrêté huit d’entre eux, dit RSF.
Le président français Nicolas Sarkozy avait invité les chefs d’État étrangers qui ont assisté au lancement de l’Union pour la Méditerranée pendant le week-end à se joindre à lui pour le 14-Juillet. Les invités incluaient le président de la Syrie, Bashar al-Assad, et d’autres dirigeants de pays qui figurent près du fond du classement de l’Index de la liberté de la presse établi par RSF.
« La participation du leader syrien aux cérémonies du 14-Juillet est choquante », dit RSF. « Nicolas Sarkozy marque… le 14-Juillet, jour de célébration d’indépendance et de liberté, aux côtés du dirigeant de l’un des gouvernements les plus répressifs du monde. Jusqu’où est-il prêt à aller pour assurer le succès de son plan d’union méditerranéenne ? Quelles autres concessions fera-t-il ? »
En Syrie, le parti baas d’al-Assad étouffe rigoureusement la moindre critique au moyen de lois spéciales entrées en vigueur sous le régime de l’état d’urgence proclamé en 1963, dit RSF. Quatre journalistes et écrivains sont incarcérés en Syrie pour avoir dénoncé la violence du gouvernement. Selon l’Institut du Caire pour les études sur les droits de la personne (Cairo Institute for Human Rights Studies, CIHRS), des dizaines de détenus qui protestaient contre les conditions de détention inhumaines auraient été tués au début de juillet à la prison de Sednaya en Syrie, où sont incarcérés de nombreux prisonniers politiques. Les autorités syriennes n’ont pas encore informé les familles et les groupes de défense des droits de l’identité de ceux qui ont été tués.
L’Union pour la Méditerranée, invention personnelle de Sarkozy calculée pour coïncider avec la présidence française de l’Union européenne, vise à assurer la paix à travers toute cette région agitée. Elle a rassemblé, pour la première fois, des dirigeants de pays rivaux comme Israël et la Palestine, l’Algérie et le Maroc, la Turquie et la Grèce.
RSF, le CIHRS, l’Association mondiale des journaux (AMJ) et le Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG), ont utilisé le sommet pour en appeler à Sarkozy et aux autres dirigeants de l’Union pour qu’ils ne sous-estiment pas les violations de la liberté de la presse et des autres droits de la personne dans les pays de l’Union, et pour qu’ils accordent une attention particulière à la Syrie et à la Tunisie.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/rubrique.php3?id_rubrique=34
– CIHRS (courriel) : info (@) cihrs.org
– AP, via le « Guardian » : http://tinyurl.com/5s3tmr
(16 juillet 2008)