Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à tenir des élections présidentielles en octobre, Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Human Rights Watch rapportent que des milices progouvernementales recourent à la menace de violences pour intimider les journalistes et les médias. Le 26 juillet 2005, des membres des Jeunes […]
Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à tenir des élections présidentielles en octobre, Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Human Rights Watch rapportent que des milices progouvernementales recourent à la menace de violences pour intimider les journalistes et les médias.
Le 26 juillet 2005, des membres des Jeunes Patriotes ont encerclé le quartier général du radiodiffuseur public national, RadioTélévision Ivoirienne (RTI) et Radio Côte d’Ivoire (RCI), à Abidjan, exigeant que les stations retransmettent un discours de leur chef Charles Blé Goudé, selon ce que rapporte RSF. Le discours pressait ses partisans d’arrêter les manifestations de l’opposition dans les zones du pays contrôlées par le gouvernement.
Les milices ont également fait irruption dans plusieurs quartiers de la ville et détruit des exemplaires des journaux d’opposition, notamment « Le Patriote » (qui appuie le RDR, un parti dirigé par l’ancien premier ministre Alassane Ouattara) et « Le Nouveau Réveil » (qui soutient le PDCI, parti de l’ancien président Henri Konan Bédié).
Le 25 juillet, les Jeunes Patriotes sont entrés chez Édipresse, unique distributeur des journaux privés, et ont détruit des centaines d’exemplaires, ceux entre autres des quotidiens « Le Patriote », « 24 Heures », « Le Jour Plus », « Le Front », « Nord-Sud Quotidien », « Dernières Nouvelles d’Abidjan », « Le Nouveau Réveil » et « Dernière Heure ».
Ce n’est pas la première fois que les milices s’en prennent aux journaux d’opposition, dit le CPJ. En novembre 2004, pendant une crise politique, les Jeunes Patriotes avaient incendié les bureaux du « Patriote » et de « 24 Heures », interrompant la publication et forçant le journal à se reloger temporairement.
Depuis 2000, soit depuis que le président Gbagbo l’a emporté dans des élections truquées, le gouvernement compte de plus en plus sur des milices pour faire appliquer la loi et, à la suite de la tentative de coup d’État de 2002, pour combattre la rébellion, dit Human Rights Watch. Les officiels régionaux, gouvernementaux et progouvernementaux, se servent des milices pour réprimer violemment les manifestations d’opposition et l’activité politique partisane et pour museler la presse.
Les groupes comme les Jeunes Patriotes monopolisent le discours politique et la plupart des forums publics où se déroulent des débats politiques. Selon Human Rights Watch, aucun groupe d’opposition ne peut tenir une assemblée publique sans craindre d’être attaqué.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14551
– Rapport de RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13266
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Ivory26july05na.html
– Rapport du CPJ : http://www.cpj.org/attacks04/africa04/ivory.html
– Rapport de Human Rights Watch : http://hrw.org/french/docs/2005/06/03/cotedi11071.htm
– Côte d’Ivoire’s Hate Media :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/4017069.stm