Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le correspondant de la radio Gustavo Rafael Ruiz Cantillo a été abattu le 15 novembre par deux individus à Pivijay, dans le nord de la Colombie. Alors que la police affirme rechercher toujours […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le correspondant de la radio Gustavo Rafael Ruiz Cantillo a été abattu le 15 novembre par deux individus à Pivijay, dans le nord de la Colombie. Alors que la police affirme rechercher toujours lâidentité des deux assaillants, ses collègues de Radio Galeon soutiennent que Ruiz a été tué par des individus appartenant à un groupe paramilitaire dâextrême droite actif dans la région. Les sources ajoutent que le groupe ânâest pas lié aux Autodéfenses unies de Colombie (AUC), une alliance de groupes dâextrême droite étendue à lâéchelle du pays, mais plutôt par un gang de tueurs à gages financés par les riches des environsâ. Ruiz, qui avait reçu à deux reprises des menaces dâun groupe armé, avait été averti âde cesser de rapporter de mauvaises nouvelles sur Pivijay et dâabandonner son travail de âgrande gueuleââ. La SIP déclare que, tout en se préoccupant gravement de la situation générale de la violence en Colombie, elle est encore plus préoccupée dans le cas dâun journaliste assassiné, parce quâun tel acte élimine le droit et la capacité des citoyens à être informés.
Entre-temps, le 31 octobre, le directeur de radio communautaire Juan Camilo Restrepo Guerra était assassiné à Aragon, dans le nord-ouest de la Colombie, par un autre tireur que lâon soupçonne dâappartenir à un groupe paramilitaire dâextrême droite, âapparemment en représailles à ses critiques acerbes de lâadministration localeâ, selon le CPJ. Restrepo, qui était directeur de Radio Galaxia Estereo et président du conseil villageois propriétaire de la station, sâétait déplacé pour rencontrer son assassin, à la demande de celui-ci. Restrepo affirmait nâavoir pas âparticipé à la collecte des informations, ni avoir eu quelque problème que ce soit avec les groupes paramilitaires en raison de son travailâ. Un enquêteur du gouvernement a révélé cependant que Restrepo avait couvert dans ses reportages plusieurs cas dâallégations de corruption de responsables locaux. Bien que lâenquêteur affirme quâun membre dâun groupe paramilitaire est responsable de ce meurtre, personne nâa encore été arrêté. Le frère du journaliste, témoin oculaire du meurtre, et qui rapporte que Restrepo a été atteint dâau moins cinq projectiles, est entré dans la clandestinité et a refusé de faire la moindre déclaration.
La SIP a recensé lâassassinat de 98 journalistes en Colombie depuis 1988. Selon la â1999 World Press Freedom Reviewâ, publiée par lâInstitut international de la presse (IIP), la Colombie était en 1999 le pays dâAmérique latine où il était le plus dangereux de travailler pour un journaliste.