Le Népal est de nouveau plongé dans une crise politique à la suite de la proclamation de l’état d’urgence, où les communications avec le monde extérieur sont coupées et la loi martiale imposée à l’ensemble du pays. Le 1er février 2005, le roi Gyanendra a congédié le gouvernement, déployé les troupes dans les rues et […]
Le Népal est de nouveau plongé dans une crise politique à la suite de la proclamation de l’état d’urgence, où les communications avec le monde extérieur sont coupées et la loi martiale imposée à l’ensemble du pays. Le 1er février 2005, le roi Gyanendra a congédié le gouvernement, déployé les troupes dans les rues et fermé l’aéroport international.
Toutes les communications, y compris les courriels, sont coupées et les stations privées de radio FM sont contraintes d’annuler leurs programmes d’informations, selon Reporters sans frontières (RSF), Human Rights Watch, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et la Comité pour la protection des journalistes (Committee to Protect Journalists, CPJ).
Les groupes membres de l’IFEX presse le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan de demander une intervention, affirmant que la communauté internationale a omis de réagir devant la détérioration des droits de la personne dans le pays.
La décision du roi serait reliée au fait que le gouvernement du premier ministre Sher Bahadur Deuba n’a pas réussi à amener les rebelles maoïstes à la table des négociations et à organiser des élections parlementaires le printemps prochain, dit RSF. Des gardes armés ont encerclé la résidence de Deuba et celles des principaux politiciens. Le roi a déclaré qu’il désignera son propre cabinet qui « restaurera la paix et une démocratie réelle dans le pays d’ici trois ans ».
Alors que les stations de radio privées FM ont reçu l’ordre de cesser de diffuser, les stations de radio et de télévision appartenant à l’État continuent leurs émissions.
Ce n’est pas la première fois que le roi Gyanendra proclame l’état d’urgence, dit RSF. En novembre 2001, il avait imposé la loi martiale et en moins de quatre mois, les forces de sécurité avaient arrêté plus de cent journalistes.
Selon RSF, le Népal compte le plus grand nombre de journalistes arrêtés dans le monde.
Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et involontaires (WGEID), qui a conclu une mission d’enquête au Népal le 14 décembre 2004, dit avoir reçu plus de rapports de disparition en provenance du Népal que de tout autre pays du monde.
La Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Louise Arbour, se montre sérieusement préoccupée par la situation d’urgence. Elle a prié le roi Gyanendra de respecter son « engagement sans équivoque vis-à-vis des droits de la personne, de la démocratie et du multipartisme », dont elle lui a fait part lors de sa visite au Népal à la fin de janvier 2005.
Selon Louise Arbour, les gens « sont soumis à des violences et des brutalités inouïes par suite du conflit armé entre le gouvernement et les rebelles maoïstes ».
Voir à :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12481
– Dossier de Human Rights Watch sur le Népal : http://hrw.org/english/docs/2005/01/13/nepal9821.htm
– FIJ: http://www.ifj.org/default.asp?Index=2938&Language=FR
– CPJ: http://www.cpj.org/news/2005/Nepal04feb05na.html
– Center for Human Rights and Democratic Studies : http://www.cehurdes.org.np/
– Kofi Annan préconise la retenue : http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=13204&Cr=nepal&Cr1=
– BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/south_asia/4227517.stm
– UNHCHR : http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/view01/5E1FB61505F90039C1256F95005740BE?opendocument