Le ministre des Communications du Cameroun, Pierre Moukoko Mbonjo, a levé un interdit que le gouvernement avait imposé à « Freedom FM », une station de radio privée fondée en 2003 par le journaliste indépendant Pius Njawé, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF). Le […]
Le ministre des Communications du Cameroun, Pierre Moukoko Mbonjo, a levé un interdit que le gouvernement avait imposé à « Freedom FM », une station de radio privée fondée en 2003 par le journaliste indépendant Pius Njawé, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Le CPJ rapporte que la décision du gouvernement est survenue le 12 juillet 2005, plus de deux ans après que le ministère des Communications du pays eut cadenassé la station quelques jours à peine avant qu?elle ne fût entrée en ondes.
L?organisation de défense de la liberté de la presse basée à New York rapporte que des journalistes camerounais ont accusé le gouvernement de fermer Freedom FM de peur que la station ne fournisse une plate-forme à une couverture critique du gouvernement, à l?approche des élections présidentielles, qui se sont déroulées en octobre 2004.
L?ouverture de la station de radio fait partie d?une entente signée le mois dernier entre le gouvernement et la société « Free Media Group », propriétaire de la station de radio. La station et le gouvernement sont convenus d?abandonner toute contestation résultant de la fermeture. L?entente comprend donc l?abandon d?une poursuite datant de 2003 intentée par le gouvernement contre Njawé pour avoir créé « illégalement » une entreprise de communications audio-visuelles, et l?abandon d?une plainte de Njawé et de l?Open Society Institute, déposée auprès de la Commission africaine des droits de l?homme et des peuples.
Bien que le ministère des Communications ait promis de donner à « Freedom FM » une « autorisation provisoire » pour lui permettre de fonctionner, les journalistes ont indiqué au CPJ que les critères régissant l?attribution d?une autorisation sont imprécis, ce qui rend les stations de radio vulnérables à une fermeture forcée si elle irritent les autorités. Le CPJ a constaté qu?au Cameroun les stations de radio privées ne fonctionnent qu?avec des autorisations provisoires parce que le gouvernement ne leur émet pas de licences formelles.
Reporters sans frontières (RSF) salue la décision. Dans une déclaration rendue publique la semaine dernière, l?organisation de défense de la liberté de la presse a fait remarquer que « la fin de cette période difficile pour Freedom FM constitue une bonne nouvelle pour la liberté de la presse au Cameroun, et [que RSF] réitère [son] appui à Pius Njawé, le fondateur de la station, dans sa campagne pour radiodiffuser en toute liberté ».
Njawé a déclaré à RSF que la fermeture de deux ans a été une « catastrophe financière » pour la station. Il a ajouté qu?il faut remplacer les deux tiers de l?équipement, ce qui nécessitera un investissement initial de 60 millions de francs CFA (env. 111 000 $ US).
Njawé a reçu en 1991 le Prix international du CPJ pour la Liberté de la presse.
Pour plus de précisions, consulter :
– RSF : Le gouvernement lève la suspension qui frappait Freedom FM
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14444
– RSF : Le directeur d?un journal est libéré après avoir été détenu pendant deux semaines
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14367