Le secrétaire général de lâOrganisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR), Hafez Abou-Seada, a été remis en liberté le 6 décembre, après avoir été arrêté et détenu pendant cinq jours, dans le cadre de ce que les observateurs qualifient de campagne pour faire taire les défenseurs des droits de la personne en […]
Le secrétaire général de lâOrganisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR),
Hafez Abou-Seada, a été remis en liberté le 6 décembre, après avoir été arrêté et détenu pendant
cinq jours, dans le cadre de ce que les observateurs qualifient de campagne pour faire taire les
défenseurs des droits de la personne en Ãgypte. Le Procureur pour la sécurité de lâÃtat lâa relâché
sous une caution de 500 E (146 $ US) après quâil eut été condamné à quinze jours de prison dans
lâattente du résultat de lâenquête entamée en vertu de lâaccusation dââavoir accepté des fonds dâun
pays étranger dans le but dâaccomplir des actions préjudiciables à lâÃgypte, dâavoir répandu des
informations et des allégations fausses nuisibles aux intérêts de lâÃgypte, et dâavoir reçu des dons
sans lâautorisation préalable des autorités compétentesâ. Selon le groupe Human Rights Watch
(HRW), lâarrestation sâest produite après quâune enquête eut été entreprise à la suite du reportage
de lâEOHR de septembre dernier intitulé âPunition collective au village de al-Kosheh : arrestations
arbitraires, tortures, traitements dégradants des citoyensâ, et après la parution dans la presse
égyptienne dâallégations selon lesquelles lâappui financier que lâEOHR a reçu du Comité des
droits de la personne de la Chambre des communes britannique, par lâentremise de lâambassade du
Royaume-Uni au Caire, aurait servi à financer le rapport de septembre. LâEOHR qualifie ces
allégations de âcampagnes de désinformation qui visent à nuire à lâEOHR et à le discréditer, de
même quâà discréditer les autres organisations de défense des droits de la personne, pour miner
leur rôle et leur existenceâ.
Le conseil dâadministration de lâEOHR sâest réuni le 2 décembre pour répondre aux allégations et
a réitéré sa conviction que les accusations étaient montées de toutes pièces. Le conseil est dâavis
que lâaccusation portée contre lâEOHR et son secrétaire général est âliée à ses activités depuis sa
fondation en 1985, à savoir la surveillance des cas de violations des droits de la personne et
lâattention à porter à ces violations. Ce sont des activités qui sâinspirent des valeurs immuables de
la culture égyptienne et des normes reconnues internationalement en matière de droits de la
personneâ.
Ãtant donné que âles circonstances ne permettent pas à la liberté et à la démocratie de prospérer,
ni dâexercer ses droits et ses libertés, ni de faire un travail productif en matière de droits de la
personneâ, le conseil dâadministration de lâEOHR a décidé dââinterrompre ses activités et [le
travail] de ses militants dans tout le paysâ et a convoqué une assemblée générale dâici trois mois
afin de revoir cette décision qui, dit le conseil, âne mettra pas fin au travail incessant de lâEOHR
pour faire face à la crise actuelle et ne lâempêchera pas de prendre toutes les mesures quâil jugera
appropriéesâ.