Vingt et un groupes membres de l’IFEX figurent parmi les 55 groupes de défense des droits qui, à travers le monde, appellent les autorités de Bahreïn à libérer immédiatement les dizaines de militants des droits de la personne et manifestants qui sont détenus « injustement » depuis les manifestations de décembre. « Nous croyons que […]
Vingt et un groupes membres de l’IFEX figurent parmi les 55 groupes de défense des droits qui, à travers le monde, appellent les autorités de Bahreïn à libérer immédiatement les dizaines de militants des droits de la personne et manifestants qui sont détenus « injustement » depuis les manifestations de décembre.
« Nous croyons que les chefs d’accusation contre les militants, pour des actes de violence qu’ils n’ont pas commis, constituent un prétexte pour les réduire au silence en représailles à leur travail franc et pacifique de défense des droits de la personne », disent les groupes.
Les arrestations ont fait suite aux manifestations du 17 décembre à Sanabis, près de la capitale, Manama, qui avaient été organisées pour rendre hommage aux victimes de la torture. La brigade anti-émeute et des éléments des forces spéciales de sécurité ont violemment dispersé les manifestants. Ali Jassim Meki, un militant qui participait au Mouvement des Libertés et de la Démocratie (HAQ), a été tué, vraisemblablement en raison du recours à une force excessive par les autorités.
Des manifestations de protestation ont été organisées dans les jours qui ont suivi les obsèques de Jassim, qui ont elles aussi tourné en affrontements violents avec les Forces armées spéciales.
Utilisant les manifestations comme prétexte, les forces de sécurité de Bahreïn ont détenu jusqu’à 50 personnes, dont des dirigeants de groupes populaires de défense des droits de la personne, et des groupes de la société civile, comme le Comité des sans-emplois, le Comité pour combattre les prix élevés et la Société des jeunes de Bahreïn pour les droits de la personne. Certains d’entre eux ont été inculpés de participation à une émeute, de rassemblement illégal et de possession illégale d’arme et de munitions.
Selon le BCHR, les détenus ont été torturés pendant qu’ils étaient en état d’arrestation, notamment par agression sexuelle et par électrocution. Les militants les plus connus auraient été enfermés dans des cellules avec des prisonniers atteints de maladies contagieuses.
La police a en outre saccagé les domiciles des détenus et effectué des descentes aux petites heures et confisqué leurs ordinateurs et certains de leurs effets personnels.
Des manifestations populaires quotidiennes appelant à la libération des détenus ont aussi été dispersées au moyen de gaz lacrymogènes et de balles de caoutchouc, et par d’autres arrestations.
Les membres de l’IFEX et les groupes de défense des droits condamnent les arrestations arbitraires et demandent la remise en liberté immédiate et inconditionnelle des détenus, ainsi que la fin de la torture.
Selon le BCHR, les autorités de Bahreïn ont adopté récemment des mesures sévères contre les militants afin de les empêcher de communiquer avec le public : blocage de l’accès aux sites web, interdiction de films et de livres et même multiplication des interdits aux médias. Le 6 février, un militant syndical a été suspendu dix jours sans salaire pour avoir révélé des « secrets d’emploi » dans une entrevue publiée dans les médias. Au moins 20 sites web sont interdits, dont celui du BCHR.
Consulter les sites suivants :
– Action conjointe : http://tinyurl.com/yve5lv
– Page de l’IFEX sur Bahreïn : http://tinyurl.com/ytqq7w
– BCHR : http://www.bahrainrights.org/en
– HRInfo : http://tinyurl.com/yp3b5m
– Blogue Bahrain Eve : http://bahrain-eve.blogspot.com/
(26 février 2008)