Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) en appellent au président Raúl Castro pour qu’il libère sans conditions tous les journalistes incarcérés à Cuba, maintenant que l’Union Européenne a levé les sanctions diplomatiques contre le pays socialiste. Le 23 juin, l’UE a levé les sanctions qui étaient en vigueur […]
Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) en appellent au président Raúl Castro pour qu’il libère sans conditions tous les journalistes incarcérés à Cuba, maintenant que l’Union Européenne a levé les sanctions diplomatiques contre le pays socialiste.
Le 23 juin, l’UE a levé les sanctions qui étaient en vigueur depuis 2003, en réaction à la vague de répression que Fidel Castro a lancée contre les dissidents politiques. L’Union Européenne se dit prête à entamer le dialogue avec Cuba sur « toutes les questions d’intérêt mutuel ».
Cinq ans après l’odieuse répression du « Printemps noir » de mars 2003, où 75 dissidents ont été condamnés au total à 1 500 ans de prison à l’issue de procès qui ont pris moins d’une journée – au moins 22 journalistes sont toujours derrière les barreaux. Cuba détient le titre de deuxième geôlier de journalistes dans le monde, après la Chine, disent les membres de l’IFEX.
Un de ces journalistes, Ricardo González Alfonso, est correspondant de RSF. Comme au moins 18 autres journalistes toujours incarcérés, González a été arrêté lors du « Printemps noir ». Il a été condamné à vingt ans de prison pour avoir été un « mercenaire » financé par les États-Unis. L’emprisonnement dans des conditions inhumaines lui a coûté cher sur le plan de la santé; sa femme demande sa libération anticipée pour raisons médicales.
D’après le CPJ, Cuba se sert des journalistes et des dissidents emprisonnés comme cartes politiques. En février, quelques mois à peine après que l’Espagne eut annoncé qu’elle rétablissait les relations diplomatiques avec Cuba, quatre prisonniers, dont deux journalistes indépendants, ont été libérés.
L’UE demande aussi la liberté de l’information et d’expression pour tous les Cubains, y compris sur Internet. Sous la présidence de Raúl Castro, on constate quelques avancées de la liberté d’expression, dit RSF, notamment la possibilité pour les Cubains de s’acheter des ordinateurs personnels ou d’entrer dans les hôtels pour touristes, qui ont de meilleures connexions à l’Internet. Mais le gouvernement cubain continue de posséder et de contrôler tous les médias, et les journalistes sont constamment harcelés et emprisonnés, dit le CPJ.
L’Union Européenne a annoncé que les relations avec Cuba seront révisées chaque année, à partir de juin 2009, et qu’elle imposerait de nouvelles sanctions, en tout temps, si les droits de la personne ne s’améliorent pas.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://tinyurl.com/3sy2ck
– Rapport du CPJ, « Cuba’s Long, Black Spring » (Le noir et long printemps de Cuba) (mars 2008) : http://www.cpj.org/blackspring/index.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27626
– Dossier de RSF, « Cinq ans après le ‘Printemps noir’, les journalistes indépendants font de la résistance » (mars 2008) : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=26220
– Centre américain du PEN International : http://tinyurl.com/3u4su3
(2 juillet 2008)