LâInstitut international de la presse (IIP) se dit très inquiet de « ce qui ressemble à une tentative constante pour museler la voix critique de la presse indépendante en Corée du Sud ». Un ministre du gouvernement coréen a cependant rejeté les propositions de lâIIP en vue de résoudre le conflit entre le gouvernement et les médias […]
LâInstitut international de la presse (IIP) se dit très inquiet de « ce qui ressemble à une tentative constante pour museler la voix critique de la presse indépendante en Corée du Sud ». Un ministre du gouvernement coréen a cependant rejeté les propositions de lâIIP en vue de résoudre le conflit entre le gouvernement et les médias indépendants.
Dans une lettre adressée le 16 mai au président Kim Dae-jung, lâIIP fait part de sa grande inquiétude devant les pressions croissantes exercées sur la presse indépendante depuis que le président lance des appels en faveur dâune réforme des médias. LâIIP constate que les journaux indépendants et les politiciens dâopposition rejettent lâinitiative réformiste du président, quâils décrivent comme une tentative pour faire taire les voix critiques, mais les sociétés publiques de radiodiffusion et les médias favorables au gouvernement, de même que certains groupes civiques dont la « Coalition populaire pour la réforme des médias », ont annoncé quâils appuyaient lâappel à la réforme. LâIIP soutient que lâindustrie des journaux et les politiciens dâopposition craignent que la proposition de retour dâune réglementation controversée des journaux, abandonnée il y a deux ans, ne prépare le terrain en vue dâune intervention accrue du gouvernement dans les entreprises de médias indépendants. La lettre mentionnait aussi lâenquête fiscale « sans précédent » lancée le 8 février contre les médias. La majorité des enquêteurs affectés à la vérification fiscale ont été assignés aux « trois grands » quotidiens nationaux : « Chosun Ilbo », « Joong-Ang Ilbo » et « Dong-A Ilbo ». Lâenquête fiscale, qui devait à lâorigine durer 60 jours ouvrables, a été prolongée de 40 jours le 4 mai, et s’intéresse surtout aux « trois grands ». [Mise à jour du « Communiqué » 10-15 de lâIFEX.]
LâIIP suggère que, pour résoudre la controverse, le gouvernement devait organiser une rencontre entre des représentants du gouvernement et des membres des médias concernés, et sâest offert comme médiateur. Lâorganisation a aussi évoqué la possibilité dâajouter la Corée du Sud à sa « liste de surveillance » si la question nâétait pas réglée « dâune manière démocratique ».
Le ministre et porte-parole du gouvernement Oh Hong-Keung a répondu à lâIIP le 17 mai, et a annoncé le rejet de ses propositions, qualifiant la lettre de lâIIP dâ »ingérence grossière dans les affaires internes de la République de Corée ». Le ministre a aussi exigé des excuses et la promesse que lâIIP sâabstiendrait de telles actions à lâavenir. LâIIP a répondu le 29 mai aux questions du ministre; il a réaffirmé sa position et souligné son droit â et même son obligation â de prendre publiquement position lorsquâil estime que la liberté dâexpression et la liberté de la presse sont en danger. La lettre du ministre a rappelé à lâIIP certaines questions discutées lors dâune conférence intitulée « De meilleures communications entre les médias et les institutions publiques », organisée conjointement par lâIIP et lâOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Lors de cette conférence, des porte-parole des gouvernements de 19 pays ont exprimé leur volonté de surmonter lâhypersensibilité aux critiques des médias, dâadoucir le ton de leurs annonces publiques et dâéviter la méfiance profonde voulant que les médias ont toujours des intentions cachées.
Le texte intégral de la correspondance et dâautres documents connexes sont affichés sur le site www.freemedia.at.